Tiens... Des squelettes |Moyen|{PV; Maïa

Par une belle journée d'été, sur une petite île séparée du reste du monde nommée Seikan, se trouvaient des pokémons chibis, des bébés, ou alors des plus grands, plus obscurs, ou, comme dans le cas d'Arty; des adolescents, ou des pré-adolescents.
Cela ne veut pas dire que Seikan était bizarre, oh ! non ! Loin de moi cette idée. Seikan était juste une île isolée à la chaleur ambiante en été, et il y vivait des pokémons d'âges divers.
C'était d'ailleurs le premier jour du printemps. Normalement, le jeune Phyllali aurait dû sauter de joie à l'arrivée du printemps, mais il avait les pensées ailleurs et n'était pas prêt de se laisser distraire. Mais où avait-il donc la tête ? Peut-être ses pensées divaguaient-elle vers Neige, sa belle Phyllali aux yeux bleus, ou bien Ori, son mentor et confident. Lui-même ne savait pas à quoi il pensait. Il était pris d'une tristesse, d'un sentiment qu'il ne comprenait pas et dont il ne pouvait se débarrasser. Un remord, une déception, une peur... Tout se mélangeait dans sa petite tête ronde. Que voulait-il vraiment ? Voulait-il vivre une aventure avec Ori, sauver des gens et trouver des trésors ? Pensait-il partir conquir sa belle et passer la fin de sa vie avec ? Que voulait-il vraiment ? A qui faisait-il confiance. Et, au fond, qui aimait-il le plus ?
Oui, telle était la vraie question. Qui préférait-il donc ? Son cher Ori, ou bien, Neige, qui, lorsqu'il l'a rencontrée, l'a charmé et Artifice n'avait pu s'empêcher de tenter de la séduire. Quelle entrée catastrophique il avait fait... Un sourire se dessina sur ses lèvres.
Peut-être que Neige ne partageait-elle pas ses sentiments et se contentait d'être son amie... Peut-être ferait-il mieux de rester auprès d'Ori et de continuer à explorer les contrées de Seikan...
Ou bien, il irait former sa propre équipe d'exploration... Cela paraissait la solution la plus évidente, mais, pour rien au monde Artifice ne voulait rester seul... Non, il détestait la solitude plus que tout au monde. Il était né seul, devant le cadavre de sa propre mère, et il ne désirait pas achever sa vie seul.
Il était trop optimiste, aussi, ce petit. Avouez-le, vous n'arriveriez pas à vous décidez si vous trouviez toujours une raison valable de pas prendre telle option...
Enfin bref... Il était tellement dans la lune qu'il ne vit pas le pokémon qui était devant lui et... lui rentra dedans...
Il passa son chemin en grommelant des excuses peu convaincantes, vexé de n'avoir pu sentir l'odeur pourtant si forte du pokémon qui était maintenant derrière lui. Il continua à marcher sans s'arrêter, toujours la tête dans les nuages.
C'est pourquoi il ne sentit pas non plus que le pokémon le rattrapait.

Une petite Zorua marchait silencieusement en zigzaguant entre les squelettes. Curieusement, elle ne semblait pas avoir peur. Cet endroit respirait le malheur et le désespoir, pourtant elle n'avait pas peur.
...
Maïa regarda autour d'elle. Elle se trouvait dans des plaines recouvertes de cendres où baignaient des squelettes de Pokémons. Il y régnait une ambiance inquiétante mais Maïa ne s'en préoccupait pas. Elle aimait ce lieu. Le seul endroit où elle n'avait pas à supporter les cris de joie des autres Pokémons.
Car Maïa était jalouse.
Jalouses des autres qui avaient une vie merveilleuse, qui étaient heureux, alors qu'elle était rongée par la haine, la rage et la douleur. Maïa n'en pouvait plus. Pourquoi avait-elle été privée de l'être qu'elle aimait le plus au monde, pourquoi sa vie était-elle un enfer et pas celle des autres ... ?
Maïa serra les dents mais ne pleura pas. Elle en avait assez de pleurer, assez d'être faible. En plus, ça ne servait à rien. Mais alors à rien du tout. Alors Maïa serra encore plus les dents et ferma les yeux. Ne pas pleurer, ne pas céder à la douleur... Voilà. La jeune Zorua soupira, soulagée d'avoir résisté, et continua sa marche. Il ne fallait surtout pas qu'elle pense à lui. Sinon elle s'écroulerait de douleur. Elle était en Enfer à présent, et pleurer était fatal...
Maïa referma alors les yeux mais, soudain, quelque chose la percuta de plein fouet. Surprise et prête à mordre l'impudent, Maïa ouvrit les yeux immédiatement. Elle aperçut alors un Phyllali qui marchait devant elle en bredouillant inintelligiblement. Il n'avait pas l'air heureux, il avait l'air tourmenté. Curieuse, Maïa s'approcha de lui par de petites foulées et se posta devant le Pokémon. La petite Zorua commença à le dévisager, se fichant complètement de la politesse. Il paraissait petit, peut-être n'avait-il que quelques années. Maïa resta là, à le dévisager, ne sachant que faire. Le mordre jusqu'au sang ? Essayer de lui parler ? Ah non ! Jamais ! Maïa ne voulait plus de compagnie. Ce monde n'était fait que de haine et d'injustices. Mais pas d'amitié. Néanmoins, elle ne le mordrait pas. Maïa se retourna donc et continua son triste chemin...

Le petit Phyllali leva la tête. Devant lui se tenait un petit pokémon ressemblant fortement à un renard. Un Zorua. Il soupira en promenant un regard autour de lui.
Tout était sombre ici, ce n'était qu'ombre et squelettes, ainsi que de la boue et des cendres. Des funérailles certainement. De toutes façons, il s'en fichait : peu lui importait qu'il fut dans un cimetière ou un champ... Peu lui importait qu'on lui en veuille ou qu'on l'aime... C'était pourtant simple : il s'en fichait. De tout. De la Zorua qui était face à lui, du monde qui l'entourait. Il n'y avait de la place que pour une seule chose dans son coeur : du remord.
Oui, il regrettait... Mais quoi ? Qu'est-ce qui s'acharnait à le faire regretter ? Ou plutôt... Qui ?
Était-ce quelqu'un ? Était-ce lui-même ? Était-ce un acte ? Une profonde confusion, un manque de confiance, le remord, le regret, la tristesse, l'impassibilité... Peu à peu, tous ces sentiments négatifs s'emparaient de lui.
C'est pourquoi il ne vit pas que la petite Zorua se détourna et... S'écarta de lui. On le fuyait, maintenant ! Il fut vexé. Il était si déplaisant ? Si énervant ? Si collant ? Si insolent ? Si faible ? Si impertinent ? Profondément vexé, il se jeta sur le pokémon de taille similaire à la sienne et le plaqua au sol, des larmes de rages lui montaient aux yeux. Il n'était PAS détestable ! Il n'était PAS un être à craindre ! Il n'était PAS dépressif ! Il n'était PAS méchant ! Il n'était PAS... Si, il était quelque chose tout de même. Il n'était qu'une seule de ces choses dont il croyait qu'on le qualifiait : il était capricieux. Il n'avait rien de méchant. Il n'était pas méchant. Il n'était pas faible. Il n'était pas énervant... Il n'était...Plus...Rien...
Oui, il n'était plus rien. Il n'était plus la source de joie qu'il était autrefois, il n'était pas cette source intarissable de curiosité. Il était devenu impassible, neutre, sage.... Il n'était plus ce petit turbulent, ce petit Phyllali pleurnicheur.
Il avait changé. Il fallait qu'il redevienne comme avant, qu'il arrête de se tourmenter... Était-ce Ori qui l'avait transformé ainsi, le forçant à prendre exemple sur lui ? Non, jamais Ori, même asocial, n'aurait fais une chose pareille.
Il soupira et mordit la queue du Zorua, méfiant, l'empêchant de partir.
Il ne voulait pas que le pokémon parte, il avait besoin de compagnie, besoin de réconfort... Besoin d'aide tout simplement. C'était à contre-coeur qu'il admettait peu à peu qu'il avait besoin d'aide, qu'il était encore petit et qu'il ne pouvait pas se débrouiller entièrement seul. Pourtant, il ne lâcha pas le pokémon, trop désireux de se défouler sur une proie facile, de faire quelques espiègleries, de déstresser un peu. Bon, c'était peut-être très insolent de sa part, mais il n'avait pas l'éternité pour redevenir comme avant ! Il fallait qu'il embête plus les autres, qu'il soit espiègle et un peu stupide, bafouilleur et gaffeur, curieux, animé et joyeux.... Comme avant quoi !
Il serrait les mâchoires de toutes ses forces ne voulant pas que le pokémon s'échappe. Un minuscule éclat amusé traversa ses yeux, bien qu'il fut presque invisible.

Soudain, Maïa fut projetée à terre. Surprise, la petite Zorua leva les yeux et planta son regard dans celui du... Phyllali. Pourquoi avait-il fait cela ?!
Maïa se débattit mais sentit une douleur à la queue. L'idiot l'avait mordue ! Maïa frémit de rage tandis que le Phyllali mordait de plus en plus sa queue. Mais Maïa ne couina pas, demeura silencieuse. Des flammes de rage brûlaient dans ses yeux. Ainsi, la petite Zorua faisait peur à voir. Mais le Pokémon allait regretter ce qu'il avait fait. Maïa était peut-être faible, mais elle possédait tout de même un atout à ne pas ignorer...
Maïa se souvint, qu'avec Zoroark, elle avait un jour aperçu un oiseau de feu dans le ciel. Zoroark lui avait donné le nom de "Sulfura". Maïa serra les dents mais ne put retenir une larme. Non ! Il ne fallait pas pleurer...
Au prix d'une grande concentration, Maïa se représenta l'oiseau dans sa tête. Elle le voyait clairement maintenant. Elle ferma alors les yeux, en s'imaginant voler, incendier des buissons...
Maïa, ayant désormais une queue très fine qui glissa entre les dents du Phyllali, put s'échapper. Maïa s'était métamorphosée en Sulfura !
Heureuse, la fausse Sulfura s'éleva dans le ciel en déployant ses ailes embrasées. Maïa était consciente qu'elle en faisait un peu trop, mais la fausse Sulfura n'en pouvait plus de ployer devant les ennemis. Elle ne voulait plus être faible. Jamais.
Maïa dévisagea un instant le Phyllali. À son âge, Maïa était encore avec Zoroark, et ne se doutait pas qu'elle allait devoir lutter contre le destin...
Déconcentrée, Maïa reprit involontairement sa forme réelle de Zorua et s'écrasa sur le sol couvert de cendres. Ignorant la douleur, pleine de rage, les yeux remplis de larmes, Maïa se leva très vite. Elle regardait le petit Pokémon avec des yeux étincelants de rage. Les larmes ne cessaient de couler. Mais pourquoi ... ? Pourquoi n'arrivait-elle pas à se remettre de la mort de Zoroark ? Pourquoi sa vie se transformait en un enfer ? Un jour, elle avait eu l'âge du petit Phyllali, elle l'avait fêté avec Zoroark... Ce jour-là, elle était était encore innocente, joyeuse, ignorant tout du monde...
Maïa ne pouvait retenir les larmes. Tremblant sur ses petites pattes, Maïa ne voyait plus le monde qui l'entourait. Tout était devenu flou.
Maïa aurait tant voulu revenir dans le passé... Tant voulu...
La petite Zorua continua à pleurer pendant un bon moment, puis, soudain, se redressa et observa le Phyllali. Elle grogna et montra les dents au petit. Il n'avait pas intérêt à l'approcher !

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