Le soleil commençait tout juste à se lever en cette belle matinée d'été. L'on pouvait en effet le voir se lever en jetant un coup d'oeil en direction des montagnes. Cependant, la brume recouvrant ces monts nous empêchait de distinguer clairement l'astre. L'air était encore frai et il n'était pas exagéré de dire froid. Une petite bourrasque soufflait de temps en temps, faisant onduler l'eau et les feuilles des arbres. La vie commençait tout juste à s'éveiller. Des pokémons en effet se levait, allait cueillir des baies, se laver dans l'eau froide des rivières et des lacs ou encore chasser, farfouillant à la recherche de terriers. C'était une de ces journées banales, qui nous vivons tous les jours. Le genre de journée quel l'on aurait prié de vivre, à la place de l'Enfer qui attendait certains pokémons...
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Kaïser lui s'était levé à l'aube. Il avait rangé sa couverture faîte en peau mangé quelques fruits avant de partir pour les montagnes s'exercer. Falco lui dormait comme un loir, ronflant et laissant échapper une petite bulle de son nez. Il était environ cinq heures et demi du matin, d'après la position du soleil. Arrivé au pied de la chaîne de montagnes, qui n'était d'ailleurs pas très loin du campement de Kaïser et Falco : A peine trente minutes de marche suffisait à l'atteindre( Ce campement en effet était placé à une distance raisonnable de la plage et des montagnes) Kaïser commença a exécuter (ou en tout cas à s'entraîner à exécuter) sa nouvelle technique. L'humidité du matin ne l'aidait pas : il était difficile de faire jaillir des flammes par frictions dans ces conditions. Il tenta de le faire quelques dizaines de fois, sans obtenir grand résultat. Il était seulement parvenu à créer une petite traînée de flammes, qui s'était éteinte quelques secondes après. Choisir le petit matin comme moment pour l'entraînement n'était pas la meilleure chose à faire. Kaïser , après une heure d'exercice, décida de retourner sur ses pas, n'étant pas tout à fait satisfait de ses exercices. *Pas terrible... Je n'ai réussit à créé qu'une petite traînée. Il me faudra encore du temps. Peut être six mois, ou même un an avant de pouvoir maîtriser ça. Ou peut être même que ma condition ne me permettra pas d'y arriver... *
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De retour au camp, il alluma un feu à l'aide de silex (afin de pouvoir profiter de la chaleur) et croqua dans une baie extrêmement amère dans le but de se réveiller. Le soleil n'était toujours pas très haut dans le ciel. L'on pouvait aisément deviner qu'il était maintenant huit heure. Un petit Hoothoot se mit à hulluler. C'était un petit pokémon que Falco avait trouvé et qu'il avait amené au camp. Il avait mis plus d'un mois à le convaincre de chanter à cette heure précise afin qu'il puisse lui servir de réveil. C'était efficace en tout cas : Falco se réveillait désormais tous les jours à huit heure. Tandis qu'il sortait de la petite habitation aménagée à l'orée dans la forêt leur servant de camp, il put apercevoir Kaïser en train d'exécuter d'étranges mouvements dans le vide, ressemblant à des coups de poings mais étant en réalité des coups de paume, probablement dans le but de t'entraîner.
_ Nan c'est pas comme ça qu'on fait, le mouvement doit être plus souple. Lui dit nonchalament Falco, encore à moitié endormi et croquant dans une juteuse baie. Et tu t'es réveillé à quel heure putain ?
_ Pff... Pas loin... de... six heure. Répondit Kaïser, haletant et transpirant.
Falco, après avoir jeté la tige de sa baie, s'approcha d'un pas rapide de son partenaire et murmura, d'une voix assurée et déterminée et anormalement grâve :
_ Ô Temps, immobilise-le !
Il passa prêt de Kaïser, le frappant sur la nuque. Il (Kaïser) tenta de bouger, mais sans succès. Son corps était paralysé. Il reprit la maîtrise de ses membres cinq secondes après.
_ C'est assez incroyable... que tu puisse... l'utiliser même au travers de ma peau de métal. Dit Kaïser, toujours haletant et fatigué.
_ Bah, c'est l'onde qui compte. Tant que l'onde parcourt le corps, tu peut bien avoir du duvet ou une armure, le résultat sera le même. Lui répondit Falco.
_ Ha ha, et ton autre « Temps », ça marche comment ?
_ Ma réflexion ? Laisse tomber, il te fait des pouvoirs psychiques comme les miens pour pouvoir l'utiliser. Lui rétorque nonchalamment Falco, faisant un geste leste de la main, signifiant que cela était inutile d'en savoir plus.
Kaïser lui s'assit et commença à s'étirer, afin de ne pas subir les douloureuses courbatures qui apparaissaient après un exercice physique soutenu.
_ Au fait, on part maintenant ? Le questionna Falco.
_ Nan, je vais crever de faim sinon. On part l'après-midi.
_ OK, j'vais chercher à bouffer pour ce midi alors. Reste-là et sois sage.
Kaïser lui répondit par un geste insultant. Falco lui commençait à s'enfoncer dans la forêt * Au moins vu l'heure tardive peu de pokémon seront sur leurs gardes, certains dormiront encore. Ca devrait pas être trop difficile de trouver de quoi bouffer * se dit Falco, puis il se stoppa. Kaïser le remarqua :
_ Hé, tu fous quoi ? Lui demanda-t-il.
_ J'me disais qu'il faudrait vraiment une fille ici. Parler seulement avec toi c'est chiant au pas possible.
_ Ta gueule. Retournes chasser et fous-moi la paix. Répondit le Cizayox, toujours en train de s'étirer. Le Gallame rit et partit...
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Midi était désormais passé. Falco avait ramené un Teddiursa qu'il avait tué et fait ensuite rôtir afin qu'il soit mangeable. Après s'être restauré, les deux compagnons s'équipèrent de petits sacs en peau qu'ils accrochèrent à leurs hanches, remplis de baies. Ils traversèrent la forêt et atteignirent la plage. Là ils virent un Lokhlass. Quelle chance ! Ces pokémons sont pacifiques et compréhensifs ! Ils pourraient se passer d'attraper un pokémon eau et de le tabasser jusqu'à ce qu'il accepte de les transporter.
_ Laisse faire le professionnel. Dit Falco d'un ton hautain.
Il s'approcha du Lokhlasse et commença à discuter avec lui. De là où il était, Kaïser n'entendait rien, mais comme il ne voyait pas le pokémon eau s'énerver, il en conclut que Falco avait bien du réussir à trouver un terrain d'entente.
_ Oh Kaïser, c'est bon, il accepte de nous transporter jusqu'à l'île ! Lui cira Falco.
Les deux partenaires montèrent alors sur le dos de ce pokémon et commencèrent la traversée. C'était parti pour dix petits kilomètres, les dix kilomètres séparant Seikan de l'île volcanique.
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Arrivés sur l'île, ils remercièrent le Lokhlass comme il se devait et se mirent en route en direction du désert, situé à l'Est de cette île.
_ Hé, t'es sûr que cet endroit vaut le coup ? Demanda Kaïser avec une certaine appréhension dans sa voix.
_ Je pense... répondit Falco. C'est une connaissance qui me l'a recommandé. Et tu te rappelles de ton Lucario*, non ? Ca te donne pas envie de partir l'explorer ? Demanda-t-il avec un malicieux sourire.
_ Si si, c'est juste que j'ai l'impression qu'un truc pas net va vite nous arriver.
_ Arrête de faire ton parano. Lui rétorqua Falco, en commençant à ricaner.
Pourtant Kaïser était loin d'avoir tord, il était d'ailleurs loin de s'imaginer ce qui allait les attendre là-bas.
Après une demi-heure de marche, il parvinrent à l'orée du désert. Des dunes de sables s'étendait jusqu'à perte de vue, et au loin l'on voyait une mince ombre s'élever à l'horizon. Difficile de dire si c'était un mirage ou non.
_ C'est ça ? Demanda Kaïser.
_ Probablement... répondit Falco.
_ Probablement ? T'en es pas sûr. Et bé ça promet.
_ J'y suis jamais allé, je découvre aussi.
Les deux se mirent en marche, traversant péniblement cette étendue de sable, sentant leurs pieds s'enfoncer, supportant la pensant chaleur (ce qui était pire pour Kaïser) et parvinrent enfin à atteindre cette « mince ombre ».
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L'ombre était en réalité une gigantesque tour, haute de prêt de cinq cent mètres, extrêmement épaisse à sa base, réduisant son diamètre au fur et à mesure que l'on la voyait s'élever. La base semblait faire près de six cent mètres de diamètre. Les deux regardaient hébétés cette immensité, se demandant qui à bien pu avoir l'idée saugrenu d'ériger un tel édifice en plein milieu d'un désert.
_ Puuuuuuuuuuuuutain... s'exclame Kaïser.
_ C'est haut... et c'est gros... dit Falco. On n'est pas couché si on doit faire le tour pour en trouver l'entrée.
_ Flaco.
_ Quoi ?
_ Lèves les yeux. Le Gallame s’exécuta. Il ouvrit alors la bouche, impressionné : il voyait une énorme forme rectangulaire se dessiner dans la roche, haute de près de dix mètres.
_ On EST devant la porte.
_ OK, essayons de la pousser alors. Les deux posèrent leurs mains sur l'immense entrée et poussèrent de toutes leurs forces. Rien n'y fit, elle ne bougea pas d'un pouce.
_ On tente les Danses-Lames ? Demanda Falco.
_ J'vais pas me fatiguer pour ça. Où on trouve une autre entrée où on dégage.
_ Vous n'y arriverez pas ! Tonna une voix étrangère. Une voix provenant de derrière eux.
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Les deux se retournèrent, prêt au combat. Il virent ensuite devant eux un Feunard, assit sur le sable. Celui-ci leur dit :
_ Vous voulez vraiment entrer dans la Forteresse de l'Infinie ?
_ Forteresse ? Dit Kaïser incrédule. Je croyais que c'était le château moi.
_ Les deux nominations sont exactes. Mais passons, vous voulez vraiment y entrer ? Vous êtes fous ?
_ Nah, on n'est pas fou et on veut y entrer. Dit Falco.
_ Tsss... Avez-vous seulement idée de ce qu'est cet endroit ?
_ Non. Répondirent les deux compagnons.
_ En même temps depuis le séisme de vingt ans, vu que la majorité des adultes sont morts, peu de gens sont au courant de cet endroit et des mystères et horreur tournant autour. Soupira le Feunard.
_ Les mythes ? Demanda Kaïser avec une certaine curiosité.
_ … Si vous tenez vraiment à entrer, je vous aiderai, mais vous risquez vraiment vos vies.
Devant l'air déterminé des deux pokémons, le Feunard céda.
Il soupira et commença sa tirade :
_ Vous avez remarqué comment cette tour est énorme ? C'est parce que à l'intérieur il y a d'énormes constructions. A l'intérieur, c'est comme une sorte de ville de pokémons, de véritables vestiges anciens parfaitement conservées.
_ Vivant dedans, sans lumière ? Le coupa Kaïser.
_ Etrangement la lumière passe par une multitude de fentes et aux interstices séparant les niveaux. Les deux se tournèrent et en effet on pouvait apercevoir des fentes, relativement grande d'ailleurs, en plus d'immenses fenêtres, qui laissaient passer la lumière. Le Feunard reprit son récit :
_ C'est une véritable zone de non-lieu. Une bataille perpétuelle pour survivre. Et cela dès le premier niveau, mais bon vous semblez assez fort pour y survivre. Tant que vous ne passez pas au Belt Line...
_ Belt Line ? Niveaux ? Demanda Falco, incrédule.
_ En fait cette tour est divisée en plusieurs niveaux. Le Lower Town : la zone basse que je vous ai décrite, le Belt Line : la zone intermédiaire et le sommet, Babylon City. Lower Town est l'endroit le plus bas où vivent les miséreux tentant de survivre au jour le jour. On y trouve régulièrement des cadavres, mais bon c'est commun là-bas. C'est la loi du plus fort, on forme des gangs pour survivre et on vole la nourriture...
_ Nourriture ? Mais c'est un bâtiment, et on est en plein désert ! S'exclama Kaïser.
_ Certains pensent que cet endroit a été bâti sur une oasis. Cela explique l'eau et les plantes, et bien évidemment la nourriture. Toujours est-il que c'est possible de survire dans le Lower Town. C'est après que ça devient beaucoup plus dur. Le Belt Line est considéré comme une « zone à monstres ». On sait que ceux habitant là-bas on une force extraordinaire. D'après ce que j'ai entendu sur cette zone, c'est vraiment l'Enfer. Très peu de gens sont revenus, même parmi les pointures du Lower Town.
_ Et Babylon ? Demanda Kaïser.
_ Ha ha, Babylon... On ne sait rien de cette zone. On sait juste que les rois de la tour y habite et que ce sont eux qui décident du sort des habitants. On les appelles les Seigneurs de l'Infinie, en raisons de leur force. Je ne connais en effet aucun personne ayant réussit à pénétrer à Babylon.
_ Mais dîtes... demanda Falco.
_ Oui ?
_ En regardant en haut de la tour, j'ai l'impression de voir... un quatrième étage, ou plutôt une quatrième partie.
_ Oui, on a cette impression là. Mais c'est masqué par de la brume et des nuages alors c'est probablement une impression. Les gens ont appelés cette partie l'Elysion. On ne sais pas trop si c'est en réalité une partie ou juste un effet d'optique. Toujours est-il que des histoires sont nées à ce propos, comme un mythe disant qu'un Dieu vivrait là-haut et qu'il serait le réel instigateur de toute l'anarchie régnant dans la Tour. Mais c'est probablement une légende...
_ Mouais, une légende... marmonna Kaïser. Le problème c'est que parfois elles sont vraies...
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Cela faisait prêt d'un quart d'heure que le majestueux renard de feu leur décrivait la Forteresse de l'Infinie. Tourmenté par cet "Enfer" et se demandant ce qui obligeait des pokémon à rester, Falco ne put se retenir de questionner le Feunard:
_ Dîtes, pourquoi des pokémons vivent là ? Si ça leur plaît pas ils ont qu'à se tirer. Dit Falco
_ Ce n'est pas si simple. Répondit Feunard. Il y a des pokémons qui sont...
_ Qui sont quoi ? Demanda Kaïser.
_ Vous verrez si vous y allez.
Falco se leva, se dépoussiéra. Puis, d'un forte voix, assurée et confiante :
_ Bon, on y va ? A cause de ce blabla on a perdu un temps précieux. On y va dans c'te tour ?
Kaïser sourit :
_ Pff, fanfaronnes, on verra si tu tiendra le même discours dedans.
Feunard se releva, s'approcha de la porte et s'assit.
_ Comment on l'ouvre cette fucking'porte ? Demanda Falco.
_ Cette porte est un mirage. Répondit le Feunard.
_ Mais non, on a poussé fort et rien.
_ Attendez encore une heure, il devrait disparaître. Et vous ne savez rien de cette tour ni de ce qu'il y a à l'intérieur, les mirages sont spéciaux. On ne sais pas trop pourquoi mais certains paraissent solides. En tout cas tout ce qu'on peut faire c'est attendre jusqu'à ce qu'il se dissipe.
Les deux s'assirent. Kaïser se plaignit du fait qu'il perdait un temps fou et Falco lui commença une petite sieste. Tandis que le Cizayox discutait avec le Feunard pour en apprendre plus sur la tour, il aperçut une queue bleutée bouger derrière un rocher.
*Est-ce que... non, c'est pas possible, un Aquali ne se risquerait pas là... *
La porte finit par briller, l'on voyait une sorte de fluide bleu se répandre dans les gravures, puis disparue petit à petit.
_ OK ! Let's stand up ! Cria Falco !