Atteindre la cruelle louve sans se blesser [PV Shenron et Daïko]

Allongée dans un grand lit, la fourrure d'une propreté impeccable, la déesse des vents du nord venait de se réveiller, doucement, alors que le soleil commençait à peine à se lever. La déesse se leva lentement, avec une grâce digne de son rang et s'étira longuement avant de remettre de l'ordre dans sa fourrure avec ses pattes. Même si elle était très propre, cela n'empêchait pas qu'elle soit un peu ébouriffée au réveil. La louve d'eau se regarda dans un grand miroir avant de passer délicatement une barrette dans sa crinière. Une très belle barrette en forme de fleur de cerisier. Son ancienne propriétaire n'en n'aurait plus l'utilité là ou elle était à présent.

Sa première pensée fut pour son garde du corps, Daïko. Avait-il déjà préparé le petit déjeuner? Quand allait-il lui apporter? Le dîner de la veille avait été particulièrement bon. La déesse espérait qu'il en restait pour qu'elle puisse encore en manger. Après tout, la viande d'humains était un met rare dont il fallait profiter lorsqu'on avait l'occasion d'en posséder. Surtout que cette fois, la viande était venue avec un cadeau tout particulier, cette grande maison dans laquelle elle pouvait à présent séjourner joyeusement sans s'inquiéter du reste. Certes, cela ne valait pas son ancien manoir immense et luxueux mais c'était quelque chose de suffisant pour le temps qu'elle allait y passer.

La déesse s'éloigna du miroir mais ne sortit pas de la chambre, Daïko avait pour ordre de venir lui apporter son petit déjeuner au lit alors mieux valait rester là à attendre sagement. Suicune s'approcha donc de la fenêtre, regardant d'un air neutre la ville et les humains qui commençaient à sortir de chez eux pour acheter du pain ou aller travailler. Suicune avait toujours vécu comme une humaine, élevée par un riche propriétaire qu'elle avait fini par tuer, folle de jalousie vis à vis de l'épouse de cet homme qui pourtant l'avait élevée comme son enfant. La jour ou cette fameuse folie s'était emparée d'elle pour ne jamais la quitter, la louve avait absolument tout perdu. L'homme qu'elle aimait, les Pokémons qui lui tenaient compagnie, les serviteurs qui devaient répondre à chacune de ses demandes pour que jamais elle n'ait à manquer de rien et même sa tendre soeur. A présent, la pauvre princesse égoïste et capricieuse se retrouvait atrocement seule.

Cependant, une personne l'avait sorti de son désarroi. Un de ses domestiques qui était revenu près d'elle, la protégeant de cet atroce monde ou tout ne lui était pas dû et lui permettant de reprendre son ancienne vie. Ce domestique était Daïko, un typhlosion qui de base était là pour la protéger mais se retrouvait à faire le travail que faisait anciennement une trentaine de personne. S'occuper de la princesse, la coiffer, la laver, la nourrir, lui apporter tout ce qu'elle demandait, la promener, l'instruire, la protéger tel était son rôle à présent en plus de devoir entretenir la demeure. La déesse aurait pu redevenir la parfaite petite noble d'autrefois, cependant, la folie de ce soir ou elle avait tué son maître n'était jamais partie et grandissait de jour en jour.

Le fait de ne plus avoir sa soeur avait ruiné le peu de bon sens qu'il restait à Suicune, à présent, si quoique ce soit la contrariait, elle n'hésitait pas à l'éliminer. Naryu avait été pendant de longues années la chaîne qui retenait la folie de sa jeune soeur, l'empêchant de sombrer et de se mettre à attaquer tous ceux qui ne lui disaient pas oui à chacune de ses demandes. Naryu disparue, la déesse n'avait plus personne pour l'empêcher d'étendre son égoïsme et sa cruauté à leur maximum. Daïko, lui, entretenait la déesse dans cet idéal, la laissant abattre, ou plutôt faire abattre quiconque la contrariait. Il l'aidait même, n'hésitant pas à tuer pour le bon vouloir de sa chère princesse et elle l'avait parfaitement compris. Elle savait qu'il ne faisait pas ça par plaisir mais pour la rendre heureuse et cela fonctionnait.

Suicune était bloquée mentalement, pensant qu'un jour sa soeur allait revenir. Tous les jours, elle voulait l'attendre et perpétuait des massacres pour elle. Pour sa tendre soeur qui avait exécutés presque tous leurs serviteurs avant de disparaître. Pour sa soeur qu'elle aimait tant, il fallait que le repas soit à la hauteur et Suicune savait que Naryu avait toujours aimée la viande saignante, encore chaude. Comme si elle était encore vivante. Peut-être même que cette viande l'était.

Aujourd'hui allait être une journée tranquille, peut-être même qu'elle irait en fin d'après midi prendre le thé dans le jardin. Pour le moment, tout ce qu'elle avait à faire était d'attendre son petit déjeuner.

- Je me demande si nous allons recevoir la visite de ma soeur aujourd'hui. Il faut que je fasse préparer un vrai festin de roi si jamais ça arrive.

Le matin c'était levé, Daiko avait déjà mangé et il était en train de préparer le petit déjeuné pour sa maîtresse. Du moins, il devait essayé, la maison commençait à se faire vide en vivre avec le temps. Les humains qui y habitait n'était pas très très fournis en nourriture. Le feu était allumé et celui-ci préparait des crêpes. Il se demandait entre-temps qu'est-ce qu'il serait devenu s'il n'aurait jamais trouvé refuge chez cette Suicune.

Lorsque Daiko était plus jeune, il fut expulsé de son village en tant que Feurrison. Il avait trouvé une affiche comme quoi une certaine Suicune recherchait un esclave et grâce à elle, il put devenir un Typhlosion et trouvé un bon foyer, surtout pour les jours de pluie. Si rien de tout ça ne serait jamais arrivé, peut-être que Daiko aurait été capturé? Peut-être que les Pokémon sauvages l'aurait attaqué? Tant de pensé qui laissait la crêpe sur le feu brûlé. Le Typhlosion se dépêcha d'éteindre la crêpe brûlé et soupira un coup.

- Il manque trop de vivre dans cette cabane...Je vais devoir lui faire quelque chose de plus simple...Je vais allez chercher un peu de resto' je crois bien...

Le Typhlosion monta à l'étage et frappa à la porte de la chambre de la Suicune. Il lui informa qu'il allait aller chercher des vivres dans un restaurant et qu'il allait revenir d'ici quelque minute. Il était temps probablement d'un vol ou d'un autre massacre, mais bon, au moins tout ceci l'aidait à devenir un VRAI Typhlosion...

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