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 The Beginning Music [PV Malicia]

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2 participants
AuteurMessage
Nami
Moon Song ~
Nami


Féminin Messages : 44
Date d'inscription : 05/06/2012
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#. Life RPG
Perso(s):

The Beginning Music [PV Malicia] Empty
MessageSujet: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyVen 8 Juin 2012 - 16:37

J’avais amerri à l’aéroport Kuukou la nuit précédente et y avait passé une nuit à l’hôtel, pour finalement pouvoir prendre un taxi ce matin. Véhicule qui m’avait amenée ici en une quarantaine de minutes environ. Lorsque je posai le pied sur le trottoir, toutes mes frustrations précédentes semblaient avoir été effacées, recouvertes par une épaisse fumée d’indifférence. J’admirai la maison, celle qui avait appartenu à ma mère. Après avoir pris les clés dans mon sac, j’approchai de la grille pour l’ouvrir. Mais j’eus un mouvement de recul, j’avais une boule dans l’estomac. Ma gorge était serrée. Je regardai à nouveau la demeure. D’ici, elle me paraissait lointaine. Après tout, elle l’était, car j’en étais séparée par une longue allée bordée d’arbres et de végétation. Mais je pus facilement en distinguer le toit charismatique de ce type de demeure. J’avais l’impression d’admirer un temple japonais, un lieu sacré, ou quelque chose comme ça, tant c’était différent de ma ville natale, et de tout ce que j’avais connu. Je posai ma main contre le mur maintenant la lourde grille de l’entrée. Je sentis mon cœur battre la chamade…

Pour tenter de me détendre et de parvenir à entrer, j’allumai une cigarette. Je me posai dos contre le mur en question, et je fermai les yeux. Inspirant à fond, je savais que ce n’était qu’un petit coup de stress tout à fait passager. Mais tout ceci était si… étrange, inhabituel pour moi, que j’en avais peur. C’était bête, au fond, j’avais juste une crainte de la nouveauté, du changement, cependant je ne pouvais faire autrement. De toute façon, j’y étais, et ce n’était pas maintenant que j’allais reculer. J’avais signé les papiers, je devais au moins voir de quoi il retournait avant de décider de la vendre ou non. Je tirai sur ma cigarette tout en me mettant à marcher, faisant les cents pas – une dizaine en réalité, faut pas trop se fatiguer !
Je me tournai alors vers la maison voisine. Elle était bien plus petite et moins luxueuse que celle de ma mère. Elle semblait moins entretenue, aussi, voire même abandonnée, comme si plus personne n’avait vécu là depuis des décennies. C’était une des seules habitations dont les clôtures n’avaient pas été renforcées, contrairement à toutes celles que j’avais pu voir jusqu’ici, y compris celles de la maison de ma mère. Peut-être que je n’aurais pas de voisin, tout simplement. Et de toute façon, je n’étais pas du genre à aller faire les salutations, d’autant plus qu’un vaste espace de végétation séparait les maisons et que, si toutefois quelqu’un habitait là, je resterais probablement invisible.

Terminant ma cigarette, je me concentrai à nouveau sur l’ancienne demeure de ma mère. J’ouvris et commençai ma traversée de cette allée aux allures de paradis. Les arbres me procuraient l’ombre nécessaire pour ne pas finir carbonisée à cause du soleil, un petit vent frais se glissait dans mes cheveux, et, levant les yeux au ciel – clairsemant le feuillage –, je pus voir des Pokémon papillons voleter. Au fur et à mesure que je marchais, je m’approchai de la maison qui devint de plus en plus claire. Elle avait un ton rougeâtre et beige, un toit irimoya, de nombreuses fenêtres, et elle était surélevée sur de courts pilotis. Je réalisai rapidement que ce n’était pas une minka d’époque, mais qu’elle avait été construite, ou reconstruite, avec des matériaux plus solides, et résistants mieux aux intempéries. Si je savais tout ça, c’était que je m’étais documentée pendant ma jeunesse. À l’époque, je rêvais de voyager, et je pensais que jamais je ne quitterais la périphérie de Volucité. Bref, j’admirai la maison qui n’en était pas moins magnifique et surtout gigantesque.
Je me demandai rapidement comment ma mère avait pu s’offrir une telle demeure et garder quand même assez d’argent pour ne plus en manquer même sans travailler. Je repensai alors à sa dénomination. Elle était « docteur ». Mais un docteur devait probablement s’ennuyer sur cette île, certes peuplée, mais pas autant qu’une ville continentale.

J’arrêtai mes réflexions lorsque j’arrivai pile devant l’entrée de la maison. Il y avait trois larges marches pour arriver à une magnifique porte munie de gravures de Pokémon très imposants. Je ne connaissais pas leur nom, bien sûr, je ne connaissais que très peu les Pokémon. Je me retournai alors et vis le chemin que je venais de parcourir. Mais pas seulement l’allée, j’eus l’impression de repasser toute ma vie en vitesse rapide. Comme si, ici, j’étais au point d’arrivée, ou à un nouveau point de départ, et que tout ce qui s’était passé avant pouvait désormais s’effacer sans remord. Toute ma crainte de la nouveauté s’effaça d’un coup, et je tournai le dos à la grille très éloignée maintenant, pour me positionner face à la maison.
J’inspirai un grand coup, et je m’avançai. Je glissai la clé et j’ouvris la porte, puis entrai. Par respect, j’enlevai mes chaussures. Je déposai mes affaires dans un coin. Restant sans bouger dans l’entrée, j’observai la large pièce d’entrée située juste après le petit hall. Au sol, il y avait des tatamis. Sur les côtés, d’autres pièces probablement aussi grandes que celle-ci. Sur les murs siégeaient de nombreuses décorations, purement artistiques pour certaines, des paysages et des Pokémon stylisés pour d’autres. Il y avait également des tapis munis de kanji que j’eus du mal à lire par moment. Des armoires sur les côtés, des fenêtres lumineuses. Je remarquai également une sorte de décoration étrange, accrochée juste sous le plafond, sur le mur. Mais je ne compris pas bien ce que c’était. J’inspirai à fond l’air émis par cette pièce. Je ne pus pas vraiment déterminer ce que mon odorat me fit ressentir, mais c’était agréable.

Je m’avançai dans la pièce et me dirigeai vers la seconde pièce, à droite. Soudain, j’entendis un bruit derrière moi. En un sursaut, je me retournai et vit quelque chose que je ne reconnus pas tout de suite. Il était grand, imposant, poilu avec le pelage flamboyant zébré de noir, une crinière beige incandescente, de larges pattes, une gueule ouverte dévoilant des crocs abominables et des yeux noirs semblant vouloir me transpercer. Par chance, il n’attaqua pas tout de suite, se contentant de grogner dans ma direction, la tête baissée, le regard fixé sur moi. Par réflex, je me mis à courir. Sans m’en rendre compte, j’avais atterri dans une cuisine moderne mais tout à fait démesurée par rapport à tout ce que j’avais pu connaître. J’empoignai ce que je trouvai, c’est-à-dire une poêle, et je grimpai sur le plan de travail. J’essayai de garder la chose à distance. Il m’avait suivie en courant et continuait à grogner, voire à essayer de me sauter dessus. Je le tenais éloigné munie de mon arme, mais je savais que ça ne durerait pas longtemps, d’autant plus qu’il commençait à s’énerver. Je regardai aux alentours pour essayer de trouver une issue, et je vis la fenêtre. Elle était loin de moi, et je ne savais pas comment je pourrais l’atteindre. La bête restait concentrée sur moi et n’en démordait pas. Prenant mon courage à deux mains, je lui lançai la poêle avant de bondir du meuble pour courir vers la fenêtre. Mais il était plus rapide et plus habitué au terrain que moi, alors il n’eut pas de mal à me rattraper et à me faire tomber, se positionnant au-dessus de moi. Je balançai lourdement mon pied sous son museau, ce qui le fit reculer, et je pris une chaise dont je plaçai les pieds dans sa direction, comme une menace. Je n’avais pas pu atteindre la fenêtre et j’étais en très mauvaise posture.
Soudain, j’entendis une clé ouvrir la porte d’entrée – que j’avais refermée derrière moi. Le monstre eut l’oreille frémissante, regardant en arrière puis se fixant à nouveau sur moi. J’entendis une voix féminine appeler dans le hall. La bête sembla légèrement déconcentrée mais n’en démordit pas. Une ombre apparut à l’entrée de la pièce, qui se détailla rapidement. C’était une femme, la cinquantaine, les cheveux clairs, courts, une tenue un peu mal fichue, mais dans laquelle elle semblait à l’aise. Elle nous regarda et analysa rapidement la situation. Elle lança alors un « Khan ! Stop ! Laisse-la ! ». D’un coup, la boule de poils et de crocs s’écarta de moi et alla la rejoindre, queue battante, comme un gentil chien joyeux. Il vint s’asseoir près d’elle.

Je reposai ma chaise et tentai de reprendre mon souffle. Je crus un instant que ma dernière heure était arrivée, et que cette chose allait me dévorer. J’expirai profondément pour essayer de me calmer. J’avais les muscles contractés, je sentais mon cœur battre dans mes tempes. Oui, j’avais eu peur. Reprenant doucement mes esprits, je réalisai concrètement qu’il y avait quelqu’un. Je me redressai pour ne pas paraitre trop fragile, et je la regardai. Dans un sourire, je lui lançai un « Merci ! ». Elle m’observa des pieds à la tête puis fixa son regard dans le mien, les sourcils légèrement froncés, aucun sourire sur le visage. Cet instant de silence sembla durer des heures. De mon côté, je replaçai ma chaise à l’endroit où je l’avais trouvée, puis soutint le regard de cette inconnue.
D’un coup, elle avala sa salive, et courut presque vers moi. J’eus un mouvement de recul insuffisant pour lui échapper, elle se jeta à mon cou et me serra contre elle. Je ne compris pas de tout de suite, mais plutôt lorsque j’entendis sa voix tremblante qui me dit un « Vous lui ressemblez tant… ». Elle s’écarta légèrement de moi, je pus apercevoir son regard perlé de larmes. Elle s’essuya les yeux avec la manche de sa blouse, puis s’éloigna de quelques pas.


    - Excusez-moi, mademoiselle. C’est que… vous lui ressemblez tant… Vous savez, elle me manque… C’était la personne la plus gentille qui puisse exister.

Elle ravala un sanglot tandis que moi, je pensai que je lui ressemblais peut-être physiquement, mais certainement pas question gentillesse. J’étais loin d’être parfaite et aimée en tant que personne respectable. Si on m’aimait bien, c’était parce que j’avais de l’assurance, des contacts, voire un certain culot. Mais certainement pas parce que j’étais gentille. Enfin, je ne m’éternisai pas sur ces pensées, je n’avais pas à me comparer à ma mère, car je ne l’avais jamais connue et je ne la connaîtrais de toute façon jamais.
Ne sachant pas trop quoi répondre à cette femme, je restai longuement figée, dans l’attente de trouver la solution miracle qui me sortirait d’une situation sentimentalement dramatique. J’avais envie de lui dire « Elle est morte, mais ça va aller, laissez-vous du temps. », mais comme entrée en matière, ce n’était probablement la meilleure chose à faire.
Alors je me contentai de lui sourire et de lui tendre la main pour la saluer. Elle la prit et la serra.


    « Je m’appelle Nami. » lui dis-je pendant ce geste.
    - Moi c’est Nina, votre mère était ma meilleure amie. Et voici Khan, l’Arcanin de votre mère. Il est très gentil mais il a été éduqué à protéger sa maison, c’est tout. À présent, il ne vous fera plus aucun mal, me dit-elle tandis que notre mouvement se finissait, puis regardant la bête.

Un Arcanin, c’était donc ça. C’était un Pokémon que j’avais déjà vu en ville et dans des livres, mais jamais comme ça, et je n’avais jamais retenu le nom de sa race non plus. Le chien me regarda avec une face désormais très accueillante et agréable, comme un mignon petit toutou. Je pus presque lui pardonner tout de suite d’avoir essayé de me tuer tout à l’heure, mais je ne m’y attardai pas longtemps. Je regardai Nina, qui m’expliqua alors qu’elle était là pour arroser les plantes, nourrir le canidé, et surveiller que tout allait bien. Elle venait tous les jours, matin et soir, depuis la mort de ma mère. À chaque fois qu’elle l’évoquait, je sentais que la douleur était présente au plus profond de son être, et que même si elle ne se mettrait probablement pas à hurler ses sanglots, elle souffrait plus ce que je ne pouvais imaginer.

Tout en souriant, elle m’invita à faire le tour de la maison, histoire que j’y prenne mes marques et que je ne me perde pas tout de suite. De plus, il y avait quelques trucs quotidiens à faire – notamment ne pas oublier Khan. Elle me montra d’abord la cuisine, la pièce où nous étions, tout en ramassant la poêle que j’avais lancée sur le chien tout à l’heure. Puis elle me montra le salon, une pièce magnifique et reposante. Il y avait un immense bureau à l’arrière. Il avait la taille de la pièce d’entrée, de la cuisine et du salon réunis, et était situé derrière ceux-ci. Il y avait un énorme plan de travail, des livres, des cadres, des notes, des feuilles volantes, bref, je pus sentir tout de suite que ma mère passait le plus clair de son temps dans cette pièce. Une immense baie vitrée donnait sur le jardin à l’arrière de la maison. Celui-ci s’étendait à perte de vue, il rejoignait probablement le canyon Tanima. De nombreux Pokémon y vivaient un peu plus loin, certainement en semi-liberté. Nina m’expliqua que ma mère adorait les observer à leur état sauvage, que les Pokémon étaient ainsi plus vrais, tels que la nature les avait faits. Puis nous passâmes à l’étage, qui comportait de nombreuses pièces, dont une énorme salle de bain possédant une baignoire qui me sembla être une piscine comparée à ce que je connaissais, une chambre magnifiquement rangée possédant une fenêtre menant sur le jardin, ainsi que d’autres chambres laissées libres, ne disposant que de quelques meubles de rangement.
Tout en nous baladant dans la maison, Nina me montra les diverses choses à faire pour l’entretenir. Notamment comment s’occuper des plantes et du Pokémon domestique de ma mère. Elle m’expliqua rapidement où se trouvait le garage, qui se trouva ressembler à un petit hangar plus qu’à un simple garage, dans lequel elle m’indiqua que ma mère laissait sa moto et sa voiture, ainsi que le camion dont elle se servait pour transporter certains Pokémon blessés. J’eus du mal à l’imaginer, mais je savais que j’irais y faire un tour plus tard.

Lorsque nous eûmes terminé la visite, nous retournâmes à la cuisine où Nina me prépara de quoi manger, une façon pour elle de me souhaiter la bienvenue – elle tenait un restaurant en ville. C’était un acte adorable de sa part étant donné que mon ventre avait déjà gargouillé plusieurs fois, la seule façon pour lui d’exprimer sa famine. Je ne pus pas réellement identifier ce qu’elle avait préparé, je sus qu’il y avait du poisson, mais je trouvai ça délicieux. Elle s’assit avec moi à la table de la cuisine, tout en mangeant également. J’avais du mal à réaliser que j’étais dans l’ancienne maison de ma mère, là où elle aussi avait mangé, dormi, vécu. L’amie de ma mère avait à la fois réussi à me mettre à l’aise, et à faire naître en moi un étrange sentiment que je connaissais peu, quelque chose qui ressemblait à la nostalgie.
Nous nous mirent enfin à discuter de choses qui me tenaient vraiment à cœur, dont ma mère. J’avais déjà appris beaucoup de choses dans la lettre qui m’avait été envoyée avec le document du notaire, mais j’avais juste l’impression d’avoir effleuré son être sans apprendre à le connaître, et cela me frustrait, d’une certaine façon. Je me risquai à poser une question à Nina. Une interrogation sensible qui, dans un sens, me ferait du mal quelque soit la réponse. Avalant ma salive et plongeant le regard dans mon plat, je réfléchis à savoir si ce ne serait pas trop dur pour mon interlocutrice de répondre.


    « Est-ce qu’elle parlait de moi ? » lançai-je finalement.
    - Très souvent. En particulier à moi, me répondit Nina après un léger temps de pause, tout en me regardant dans les yeux.

J’eus une boule dans la gorge qui manqua de me faire avaler de travers – ce que je ne laissai pas paraître. Si elle pensait tant à moi, si elle parlait de moi, si elle comptait me laisser tout ce qu’elle possédait sur cette foutue planète, si tout ce qu’elle avait accompli m’était destiné au final, pourquoi n’avait-elle pas repris contact avec moi ? Pourquoi ne pas avoir cherché à me connaître ? Pourquoi ne pas avoir voulu être une vraie mère pour moi, ou un vrai parent, tout simplement ?
Je supposai que mon visage venait de se fermer car Nina eut une drôle d’expression, l’impression d’avoir dit une bêtise. Elle s’empressa de chercher à s’expliquer, de chercher à excuser ma mère.


    - Elle savait que ton père t’avait dit qu’elle était décédée, elle avait peur de tomber comme un cheveu sur la soupe dans ta vie. Elle aurait eu plus mal encore si tu l’avais reniée, la situation lui aurait été insupportable. Vous viviez si loin qu’elle craignait ne plus jamais avoir de fille. En fait, elle avait simplement trop peur…
    « Je comprends » dis-je un peu sèchement.
    - Mais elle ne t’a jamais oubliée, tu sais. Elle t’aimait.

Devant mon apparente indifférence, Nina se leva et fonça dans le bureau. Je l’attendis, me demandant ce qu’elle y faisait, sans avoir terminé son assiette. Je regardai la pièce, déplaçant ma nourriture avec mes baguettes, sans pour autant la manger. Je réfléchis à tout ça. Je lui en voulais, à ma mère. Mais après tout, comment pouvais-je en vouloir à quelque chose qui n’existait pas ? Eh bien oui, pour moi, cette femme n’existait que depuis quelques semaines, depuis que j’avais reçu cette lettre m’annonçant… sa mort, comble de l’ironie. Ce n’est pas comme si elle m’avait fait du mal pendant toute ma vie, contrairement à mon connard de père. Elle n’avait juste pas pu m’assumer, et n’avait jamais eu le courage de venir me chercher. En y pensant, c’est un courage que je n’aurais pas trouvé non plus si la situation avait été inversée. Puis, j’aurais vécu toute ma vie en pensant qu’elle était morte dans un accident, et, bien qu’elle m’ait toujours manqué, je n’aurais jamais eu de raison de lui en vouloir réellement. Oh bien sûr, quelque part, je lui en avais voulu de ne pas être là, même quand je pensais qu’elle était morte. Mais c’était abstrait, inconsistant, irraisonné. Et ce n’était pas sa faute, ça n’avait jamais été sa faute. Même si la douleur était aujourd’hui présente, je ne pouvais pas lui en vouloir.

Nina revint avec une grosse boite en carton et la posa sur la table. Elle l’ouvrit et pris un paquet de petits papiers. Aucun n’avait la même forme. Elle me le tendit, et je le pris sans réfléchir avant d’enfin regarder ce qu’il y avait dessus. Sur la première photo, je vis son visage, et surtout son sourire radieux, soulagé, mais les traits un peu fatigués. Elle était jeune, vraiment jeune, et elle avait pratiquement le même visage, les mêmes attitudes que moi. J’eus du mal à me rendre compte que je n’étais pas devant ma propre image. Puis je vis une petite chose enveloppée qu’elle tenait dans ses bras. C’était un bébé tout à fait ridicule, un peu difforme, avec des joues très rondes, les yeux fermés, et une touffe de cheveux bleu foncé sur le crâne. Oui, c’était moi. Heureusement que je n’avais plus cette tête. La photo avait été découpée car sur l’épaule de ma mère, je vis un bras. Apparemment, elle avait préféré que mon père n’apparaisse plus dans sa vie. Je ne cherchai pas à comprendre pourquoi, d’ailleurs.
Je regardai les autres photos. Elles étaient toutes de moi. Mais comment avait-elle pu avoir toutes ces images ? Je ne l’avais jamais connue or, sur certains clichés, je marchais déjà. Je questionnai Nina du regard.


    - Au début, ton père lui envoyait des photos. Après, il a arrêté de le faire…

Oui, évidemment, après, il est devenu dépressif et ne pensait plus à autre chose que sa bouteille. Ma mère ne possédait de moi que de vieilles photos où je n’avais pas plus de sept ans. Elle n’a jamais pu me connaître telle que je suis réellement. Et ce n’était pas plus mal, au fond… Enfin, ce que je me dis jusqu’à tomber sur la dernière photo. C’était encore une photo de moi, bien sûr, mais qui datait d’il y a seulement quelques années, peu après le suicide de mon père. J’y étais mal fringuée, un débardeur laissant presque apparaître un de mes seins, mon tatouage d’épaule à découvert, les cheveux teints en noir – comme actuellement –, une canette de bière dans une main, une cigarette dans l’autre, le regard vide, déjà trop alcoolisé, l’expression agacée… Je n’étais pas à mon avantage, et pourtant, elle avait cette photo. J’eus comme une retombée de je ne sais trop quoi dans mon corps, je me mis à trembler. Je ne voulais pas que ma mère me connaisse comme ça, sans savoir trop pourquoi. Je ne me souvenais même pas de cette photo, ni où, ni quand, ni par qui elle avait été prise. Devant ma réaction, Nina s’empressa d’expliquer à nouveau.

    - Celle-là, elle vient d’Internet. Tu étais inscrite sur un site à profil ouvert…

Mon regard s’écarquilla. Je sentis mon cœur battre de plus en plus fort, jusqu’à presque pouvoir l’entendre cogner dans ma poitrine. Ce site, je m’en souvenais. C’était un site de rencontre… homosexuel. Je n’avais jamais eu aucun problème avec mon orientation sexuelle mais là, sans comprendre pourquoi, j’eus une certaine honte. En soi, je n’avais jamais eu besoin de révéler à quelqu’un que j’étais lesbienne. C’était un fait, et la réaction des autres m’importait peu. Mais malgré le fait que je ne la connaissais pas, je ne pus m’empêcher de sentir que j’avais peut-être déçu ma mère. J’essayai de reprendre mes esprits, mais j’étais perdue dans un flot d’incertitudes et de gêne. Ma mère savait que j’étais lesbienne et complètement dévergondée… Étais-je digne d’être sa fille, du coup ?
La voix de Nina me sortit de ma détresse.


    - Retourne-la.

Je tenais la photographie d’une main tremblante et moite, mais, après quelques secondes, je la retournai. Je pus voir l’écriture de ma mère. Ces belles lettres bien formées, cette écriture féminine, délicate, travaillée. J’eus du mal à lire tant ma vision était trouble, mais j’y parvins tout de même. Je déchiffrai alors « Nami, ma fille adorée. ». J’eus d’abord un soulagement très bref, puis je vis que plus bas, en petit, était écrit autre chose. Je lus. « La digne fille de sa mère ! ». J’eus envie de pleurer. En fait, tout allait bien. Je ne l’avais pas déçue, elle ne m’en voulait pas. Elle m’aimait malgré tout, comme une vraie mère même si elle n’avait jamais été là. Je regardai Nina avec un sourire tremblant. Elle me fit une mimique de compassion et m’expliqua.

    - Elle avait cherché ton nom dans un moteur de recherches, enfin je n’ai jamais vraiment compris comment ça fonctionnait. Toujours est-il qu’elle a pleuré de joie lorsqu’elle a trouvé une photo de toi. Elle se demandait comment tu allais, comment tu vivais.
    « J’ai cru qu’en ayant vu cette photo, elle aurait été… déçue. Tu sais, comme les parents normaux. » lui dis-je sans même la regarder, continuant à fixer l’écriture de ma mère.
    - Tu dis ça pour le fait que tu es lesbienne ?
    J’acquiesçai de la tête, en osant à peine la regarder.
    - Ta mère s’est juste demandé comment ton père avait réagi. Quand je lui ai demandé ce qu’elle ressentait, elle, tout ce qu’elle a répondu c’est ‘Je devrais ressentir quelque chose ?’. Elle se fichait éperdument de ça. Elle t’aimait telle que tu étais.

Je sentis des larmes couler sur mes joues, je ne pus les retenir. Je n’aimais pas paraître fragile ainsi devant les autres, et surtout pas devant quelqu’un que je connaissais à peine. Mais je ne pus vraiment pas m’en empêcher. Je serrai la photo contre ma poitrine et fermai les yeux. Maintenant que j’avais vu plusieurs photos – celles-ci et celles se trouvant dans la maison –, je pouvais enfin me l’imaginer réellement. Je savais à quoi ressemblait son visage, même grimé par les années. Je pouvais désormais voir ma mère dès que je le voulais, dans mes pensées. Cette idée me rassura, me réconforta. Même si elle était morte, je pouvais toujours songer à elle pour me sentir mieux. Un des plus grands manques dans ma vie était désormais comblé, et ce fut un véritable soulagement de le réaliser.
Je me calmai rapidement, reprenant la face comme si rien ne s’était passé. Je raclai ma gorge, regardai Nina après avoir essuyé mes yeux et reposai la photo sur la pile d’autres qui se trouvait devant moi. Une question me turlupinait depuis que j’avais reçu la lettre du notaire. Lui n’avait pas pu me répondre, mais peut-être que la meilleure amie de ma mère le pourrait.


    « Nina, euh… » cherchai-je mes mots un instant pour que ça ne soit pas trop agressif. « Comment est-elle… tu sais ? »

Je vis dans son regard qu’elle avait compris ce que je voulais dire. J’espérai ne pas avoir été trop franche, et ne pas avoir refroidi la conversation. Néanmoins, je vis le visage de Nina se fermer, elle était devenue une statue de glace. Apparemment, la mort de ma mère, autrement que par le fait, n’avait pas été très agréable. Je cherchai dans son regard, désormais vide alors qu’il était plein de vie peu avant, mais je ne trouvai rien. Était-ce un accident, une maladie ? Un suicide, peut-être ? Qu’avait-il bien pu se passer pour que cette femme reste ainsi bloquée par une question aussi simple. Ce dont j’étais sûre, c’est qu’elle savait ce qu’il s’était passé, la raison de sa mort. Et qu’elle ne pourrait pas me le cacher longtemps. Enfin, elle entrouvrit la bouche pour me répondre, mais elle la referma. Elle cherchait ses mots, comment me répondre. Elle ouvrit les lèvres à nouveau et, sans me regarder, tenta de s’exprimer. Sa voix était très basse et comme enrouée sur les premières syllabes. Puis, bien qu’elle fût plus froide que d’habitude, elle devint forte comme avant.

    - Pour tout te dire, je ne sais pas vraiment.

Elle fuyait mon regard, je savais qu’elle mentait. Mais pourquoi ne voulait-elle pas me le dire ?
Elle se leva d’un coup, prétextant qu’elle devait partir. Pourquoi tout à coup ? Ma question l’avait certainement mise trop mal à l’aise. Elle ne voulait pas m’affronter à ce sujet. Ce n’était pas ce que j’avais cherché, tout ce que je voulais était une réponse. Mais dans un sens, c’était bien aussi qu’elle parte, pour que je puisse m’habituer à la maison. Je la raccompagnai à l’entrée. Dans la grande pièce près de la porte, elle joignit se pencha devant l’étrange décoration que j’avais vue en rentrant. Elle murmura un « Au revoir, Atsuna. ». Atsuna était le nom de ma mère, cette déco' était en fait un autel à sa mémoire. C’était traditionnel dans ce type de maison, apparemment. Je l’observai longuement, elle me rejoignit à la porte. Elle mit ses mains sur mes épaules et me regarda avec un sourire franc.


    - Tout ceci t’appartient Nami. Sois ici chez toi, prends soin de sa mémoire. Si tu as besoin de moi, j’habite plus loin dans la rue.

Elle me tendit sa clé, dont elle n’avait plus besoin désormais. Elle me confia que c’était en fait la clé de ma mère, qu’elle avait récupérée pour garder la maison jusqu’à mon arrivée. Sur le porte-clés, il y avait une minuscule photo de moi, ainsi qu’une forme de tête de Miaouss accrochée.
Elle ouvrit la porte et sortit, je l’accompagnai au bout de l’allée, et Khan en fit de même. En passant, je revis la maison voisine. Je savais maintenant qu’elle n’appartenait pas à Nina, qui habitait plus loin. Mais alors, avais-je un voisin direct ou non, finalement ?
Je demandai à mon interlocutrice tout en montrant l’habitation du doigt.


    « Quelqu’un vit là ? J’ai l’impression que la maison est abandonnée. »

La femme s’arrêta et regarda la maison. Son visage se grima légèrement, puis elle me regarda. Me faisant un geste de la main comme pour me dire de laisser tomber, elle se remit à marcher tout en me répondant.

    - Oh tu sais, c’est une jeune femme qui a perdu ses parents quand elle était toute jeune. Elle est toujours seule et elle n’est pas très bavarde. Tout le monde en ville dit qu’elle est étrange et qu’elle devrait se trouver quelqu’un. Mais bon, elle est tellement effacée… Enfin, ne te préoccupe pas trop d’elle, en principe elle ne viendra même pas te parler.

Je regardai un instant la maison. Une fille seule, effacée, n’ayant personne ? C’était tout à fait mon genre, me dis-je en plaisantant pour moi-même. Je n’y pensai rapidement plus. Nous arrivâmes à la grille de l’entrée et nous la passâmes tous les trois. Nina me fit une embrassade pour me dire au revoir. Elle s’accroupit et prit doucement la tête de Khan entre ses mains. Le regardant dans les yeux, elle lui dit :

    - Khan, voici ta nouvelle maman. Prends soin d’elle surtout.

Puis elle lui fit une bise sur la truffe. Je fus, en quelques sortes, contente qu’elle m’ait dit au revoir en premier. Mais je ne pus m’empêcher de sourire devant cette image touchante. Elle se releva et me regarda.

    - Tu devrais aller faire un tour en ville avec lui. Khan adore se promener, et tu pourrais voir le quartier. C’est assez tranquille mais c’est joli à voir. Et tu rencontreras peut-être les autres gens du coin.

J’acquiesçai d’un air entendu. Elle me dit alors qu’elle repasserait plus tard et me rappela que si j’avais besoin de quelque chose, je n’avais qu’à passer la voir. D’ici, je pus apercevoir sa maison, qui était relativement éloignée de celle de ma mère, enfin, la mienne désormais. Après toute cette discussion, je n’avais plus aucune envie de la vendre, ni même de la quitter. Volucité ne me faisait plus que froid dans le dos, je n’avais pas l’intention d’y retourner. Je voulais découvrir cet endroit et y faire ma vie. Je voulais aussi apprendre à connaître ma mère au travers de ce qu’elle avait vécu ici, et de ces travaux qui semblaient vraiment volumineux quand je pensais à son bureau. J’avais aussi envie d’en savoir plus sur les Pokémon, qui, apparemment, vivaient ici par milliers. Selon ce que son amie m’avait dit, ma mère était docteur en biologie Pokémon, et elle était renommée, très connue dans ce milieu. Elle avait écrit plusieurs livres, et je me languissais déjà de les lire. Regardant Nina s’éloigner, je m’évadai dans mes pensées. Elle se retourna d’un coup, et me lança :

    - Euh, Nami !

Je fis un signe de tête vers elle pour lui signaler qu’elle avait toute mon attention. Sa voix me sembla forte et un peu inquiète, comme si elle voulait me mettre en garde.

    - Ne traine pas trop seule la nuit. Tu sais, la jungle n’est pas loin et… enfin, c’est dangereux !
    « Je ferai attention, promis ! » lançai-je à mon tour.

Elle partit sans se retourner cette fois. Malgré ma promesse, je n’étais pas convaincue de ce que j’avais dit. Après tout, une ville comme Volucité, la nuit, c’est aussi dangereux. Et pourtant, je m’en étais toujours très bien sortie. Après tout, j’étais un oiseau nocturne, et je me complaisais dans le noir. Tout le monde mettait en garde à propos de cette jungle mais en y pensant, elle était séparée de Shi par un canyon qui me semblait infranchissable. Je doutais que de nombreux Pokémon sauvages et voraces viennent faire un tour dans les rues pendant la nuit. Cette pensée me fit sourire. Et à part ça, qu’avais-je à craindre ? Je savais me défendre, j’en avais l’habitude. Et de plus, maintenant, j’avais un bon chien de garde pour me défendre.
Je regardai Khan, qui se mit à battre de la queue en soutenant mon regard.


    « Et si on faisait ce qu’elle a dit ? On va faire un tour ? »

L’Arcanin piétina de joie et sembla s’illuminer d’une énergie nouvelle. Effectivement, il aimait se balader.

    « Tu restes près de moi alors, tu devras peut-être me ramener à la maison si je me perds. »

Je lui fis une caresse avant de me mettre à marcher. Je n’avais jamais su y faire avec les Pokémon, je ne les connaissais pas. Mais il allait bien falloir si je devais prendre soin de l’un d’eux.

Nous partîmes vers la droite de la maison, et passâmes devant la maison de ma voisine, la fille orpheline… Quelque part, je mourais d’envie de la rencontrer.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptySam 9 Juin 2012 - 10:13

Je sortis de la maison et je vis cet Arcanin. Je ne connaissais pas la femme qui le promenait. Elle ressemblait à sa maitresse décédée, on aurait dit un fantôme. Mais l’Arcanin n’était pas mort, pas encore. Il m’avait déjà mordue, vite cicatrisée, cette blessure m’avait quand même fait un mal fou. Les morsures d’Arcanin brûlent même lorsqu’elles sont refermées.

Je sortais le jour pour éviter les soupçons mais je n’aimais pas cette présence, j’avais l’impression qu’il y avait des milliers d’yeux posés sur moi. Il y avait justement 4 yeux posés directement sur moi, ceux de l’Arcanin et ceux du fantôme mystérieux. Ces derniers étaient gris et plein d’interrogations. Je ne m’écartai pas trop de ma porte au cas où l’Arcanin aurait envie de me croquer une patte comme la dernière fois. J’aurais trop de mal à me retenir, cette bienséance dont faisait preuve les humains m’agaçaient au plus au point.

« Bonjour, je m’appelle Nami. Je suis votre nouvelle voisine, je viens d’arriver en ville. » me dit-elle en me tendant la main. Elle s’approcha.
« Heu… Bonjour. » Je restais loin de son chien qui me fixait méchamment.
« Il est gentil, enfin je crois. » dit-elle.
« Il ne m’aime pas beaucoup. » lui dis-je en m’écartant encore. Son odeur me parvint, non ce n’était pas un fantôme, mais la fille de mon ancienne voisine. Cette senteur m’emplit, et mon sang se figea un instant.
« Je dois rentrer, au revoir ! » je me réfugiai dans ma maison.

Ne pas perdre le contrôle, ne jamais perdre ce putain de contrôle. Je l’entendis partir à travers la porte. Je me remis en route lorsque même l’odeur de son clébard avait disparu. Je devais passer au magasin pour acheter de la nourriture qui partait dans mes poubelles sans même avoir été ouverte.
Je passais chez le boucher pour m’acheter un petit casse-croute pour les cas de crise...
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptySam 9 Juin 2012 - 19:38

Cette ville était décidément un endroit magique. Tous mes rêves semblaient pouvoir devenir une réalité. Il suffisait que je souhaite quelque chose pour que cela se passe. J’avais désiré rencontrer cette fille, l’orpheline. Et, alors que je passais innocemment devant chez elle, elle mit le pied dehors. Elle sembla si vite toute proche de moi que cela me sembla presqu’irréel, d’autant que j’avais à peine remarqué sa présence à la base. En fait, c’est Khan qui me la fit remarquer en premier. Je sentis en lui une grande tension, et il émit un grondement de mise en garde en direction de la jeune femme. Je savais qu’il n’aimait pas les étrangers, mais il était impossible qu’il ne l’ait jamais vue. Pourquoi avait-il cette réaction ? Elle ne paraissait pas si dangereuse selon moi. Je le regardai, il avait les yeux fixés sur elle, comme s’il la surveillait. Je plantai mon regard sur elle à mon tour. Elle ne s’éloigna pas trop de chez elle, comme si notre présence la mettait vraiment mal à l’aise.

Je l’observai longuement. Je pus à peine distinguer tous les traits de son visage à cause de ses cheveux. Elle avait de longues mèches d’un noir intense qui semblaient s’étendre à n’en plus finir. Elles masquaient une partie de sa face, et particulièrement son regard. Je pus toutefois croiser ce dernier. Elle me regardait avec des yeux vifs mais néanmoins sans expression. Malgré leur couleur vive, ils semblaient vides. En y regardant de plus près – tout en restant dans la même position bien sûr –, il me sembla qu’ils étaient d’une couleur rouge. C’était assez étrange. Sans déplacer mes yeux des siens, je me concentrai sur le reste de son corps. Elle était menue, un peu plus grande que moi mais de très peu, et elle était vêtue simplement. Je ne l’analysai pas tout de suite, je ne parvenais plus à me concentrer. Je ne compris pas vraiment pourquoi, mais cette fille dégageait un charisme que je ne connaissais pas. J’avais le sentiment de devoir m’incliner devant elle, que j’étais tout à fait inférieure. Bien sûr, je ne m’agenouillai pas, je ne perdrais pas la face, mais je sentais qu’elle avait quelque chose de spécial, une sorte de charme naturel. Son visage en particulier. Il avait à la fois la sagesse d’une femme plus âgée, mais les traits si fins et si légers d’une enfant. Cependant, il n’exprimait rien. Ni un sourire, ni une moue, rien. Je ne compris pas comment il était possible de ne rien afficher ainsi. Moi-même, qui pourtant n’étais pas très expressive par moment, on pouvait lire en moi comme dans un livre. Mais chez elle, rien. Définitivement rien.
Je sortis de mes pensées pour enfin lui adresser la parole et montrer à quel point j’étais polie et prête à engager la conversation avec elle, ce que, visiblement, personne ne souhaitait faire dans le coin.


    « Bonjour, je m’appelle Nami. Je suis votre nouvelle voisine, je viens d’arriver en ville. »

C’était une phrase simple, classique, mais qui me parut tellement ridicule. À la fois parce que j’avais décidé il y a seulement quelques minutes que je resterais vivre ici, mais aussi et surtout parce que j’avais l’impression de devoir lui plaire, de devoir être mieux que ce que je n’étais en réalité. Je m’approchai en lui tendant la main. J’espérai qu’elle réagirait enfin, que quelque chose se passerait, et que ce mal aise inconnu pour moi disparaitrait. Khan n’arrangeait rien, il continuait à la fixer en émettant quelques grondements, en particulier lorsque je m’avançai vers elle. Il avait cherché à se mettre entre nous, comme s’il ne voulait pas que je m’approche, comme s’il voulait me protéger. Mais je n’avais jamais eu besoin d’un chien pour ça, et je sentais qu’il écarterait la jeune femme, ce que je ne souhaitais pas, malgré ce qu’elle me faisait ressentir rien que par sa présence.
Elle me répondit, d’une voix basse, un peu grave, comme si elle était timide, mais en même temps très présente.


    - Heu… Bonjour.

Sa voix retentit dans ma tête. Elle avait comme intégrer mon corps et mon esprit. C’était décidément étrange. Mais au moins, maintenant que j’avais entendu le son de sa voix, j’avais l’impression qu’elle était moins mystérieuse. Cela me fit du bien. L’Arcanin n’en démordait pas, lui, au contraire. Il était toujours méfiant, limite hargneux. Je ne l’aurais pas laissé avancer sa main vers lui, ne sachant pas quelle serait la réaction du canidé. Et je sus rapidement qu’elle se dit la même chose. Elle le regardait avec une certaine forme de haine dans le regard, du moins, de ce que je pus en voir. Je regardai Khan à mon tour, puis retirai ma main que j’avais gardée tendue pour la lui serrer. Je savais qu’elle ne s’approcherait pas à cause du chien. Et je ne voulais pas insister, il la braquait déjà suffisamment. Alors qu’elle regardait toujours l’Arcanin, je lançai innocemment :

    « Il est gentil, enfin je crois. »

Évidemment je n’en étais pas sûre. Après tout, il avait essayé de me tuer à peine quelques heures avant. Alors certes, depuis j’avais vu son côté d’adorable toutou obéissant et gentil, mais avant ça, il m’avait fait très peur aussi. Je tentai de le ramener vers moi, pour éviter qu’il ne l’attaque. Dans un sens, elle était sur son territoire à elle, pas sur le sien, il n’avait aucune raison d’agir ainsi. Ou alors, il me considérait déjà comme une chose à protéger, et n’avait pas compris que cela me déplaisait. Toujours est-il que je ne voulais pas qu’il se mette à agresser les gens comme ça. Et de toute façon, s’il lui avait sauté dessus, je n’aurais pas su comment réagir. J’entendis la voix de la jeune femme à nouveau.

    - Il ne m’aime pas beaucoup.

Donc, elle le connaissait. Elle s’écarta un peu plus de nous. Ce chien allait tout faire rater. Pour une première impression, c’était loin d’être réussi. Je ne voulais pas que cette fille ait une mauvaise image de moi, Khan m’agaçait. Je le regardai puis observai la jeune femme. Elle avait une étrange expression sur le visage à présent. Comme si elle retenait quelque chose, comme si elle avait envie de hurler. Elle était très concentrée, comme figée par le temps. Je sentais que quelque chose était en train de bouillir dans sa tête. Peut-être avait-elle en fait très peur des chiens, et se concentrait-elle pour éviter de partir comme une hystérique. Je voulus lui demander si elle allait bien, mais je n’en eus pas le temps. Dans un geste rapide, elle me lança :

    - Je dois rentrer, au revoir !

À peine avais-je réalisé qu’elle partait qu’elle était déjà rentrée chez elle. D’un coup, toute la pression que j’avais dans la tête s’échappa, comme si rien ne s’était passé. Elle avait déjà une emprise sur moi et, malgré notre entrevue rapide, j’avais envie d’en savoir plus. Je voulais la connaître, la sortir un peu de son trou. J’avais l’impression qu’elle était bien plus que ce qu’elle laissait paraitre, une certaine puissance. Oui, en y réfléchissant, j’eus l’impression qu’elle était une force de la nature. Mais qu’elle était complètement camouflée derrière un mur de béton armé.
Je regardai Khan avec un air agacé. Déformant ma bouche pour faire la moue. M’adressant à lui, je dis :


    « Tu es un casseur de coup, tu le sais ça ? Pourquoi tu as réagi comme ça ? Idiot ! »

Il me regarda, il n’avait pas l’air de comprendre, comme si pour lui, c’était la réaction la plus approprié. Il avait une confiance en lui avec cette fille qu’il n’avait plus avec moi, et que je n’avais pas vue en présence de Nina non plus. Je lui caressai la tête tout en lui lançant un « Allez, on y va ! ». Et nous nous écartâmes de la maison. En partant, je tournai une dernière fois mon regard vers cette dernière. Je lui reparlais, et le plus rapidement possible, c’était une certitude. Et que Khan le veuille ou non. Après tout, il avait réussi à se détendre assez rapidement avec moi. Il ne la connaissait probablement pas assez, elle était si mystérieuse. Il lui faudrait juste un peu de temps.

Alors que je me baladais avec Khan, j’eus du mal à me concentrer sur ce qui m’entourait. J’avais en permanence l’image de cette fille, qui m’apparaissait à chaque fois que je fermais les yeux. Elle obnubilait mes pensées. Je regardai Khan, qui lui semblait avoir retrouvé toute sa joie de vivre. Il marchait d’un pas vif, la queue relevée, humant l’air et le sol. Sa langue pendouillait sur le côté, ce qui lui donnait une tête d’ahuri assez attendrissante. Je souris plusieurs fois en le regardant. Et je me dis que ce ne serait pas facile de m’habituer à lui. Je n’avais jamais eu de Pokémon, je n’avais jamais voulu en avoir, mais je l’avais dans les pattes, et il fallait qu’il sache que j’étais maintenant son maître, même si je ne savais absolument pas comment le maîtriser.
Je pus un peu sortir de mes pensées et observer les alentours. Nous étions déjà plutôt éloignés de mon nouveau chez moi. Et il fallait que je profite de cette promenade pour repérer le quartier. J’avais déjà remarqué un magasin nocturne, un restaurant où était écrit « Chez Nina » en grosses lettres bleues sur l’enseigne et une librairie. Mais surtout, j’observai les maisons. Elles étaient toutes différentes, certaines avaient été reconstruites ou améliorées récemment, un peu comme celle de ma mère, mais d’autres non, elles semblaient authentiques, voire vieillottes, comme celle de ma voisine. Mais elles avaient pour ainsi dire toutes ce style japonais traditionnel, ce toit en pointes charismatique. Ce qui me troubla encore même si je l’avais déjà remarqué, ce fut les clôtures. Chaque terrain avait des barrières sécurisées, renforcées, avec des pics voire des barbelés. On m’avait plusieurs fois mise en garde en ce qui concerne la jungle Kusaki qui n’était pas très loin du quartier. Mais j’avais tout de même du mal à réaliser ce qu’il avait bien pu se passer pour que tout soit protégé ainsi. Heureusement, grâce à la végétation, le charme n’était pas rompu. Des clôtures comme celles-ci dans une ville signifiaient un quartier très mal fréquenté, mais ici, j’avais juste l’impression que la population était composée essentiellement de petits vieux stressés.

Je fis le tour du pâté de maison. Et quel tour… À la fin, j’avais l’impression que mes jambes voulaient se décrocher et courir jusqu’à la maison, sans devoir me porter. J’avais mal aux pieds. Shi, c’était grand. Les maisons étaient fort espacées, sans ruelle entre deux. Il fallait passer une petite dizaine de spacieux terrains pour atteindre une autre rue. Et la maison de ma mère était au milieu d’un de ces pâtés, le dernier, le plus proche du canyon Tanima. Ce qui était assez amusant, c’est que les autres maisons étaient tout de même proches. Mais pas celle de ma mère, qui n’avait aucune habitation en face, aucune à gauche. Juste celle de cette jeune femme. Peut-être était-ce cette dernière que tout le monde cherchait à éviter. D’accord, elle était étrange et esseulée, mais ce n’était pas en la fuyant que cela s’arrangerait. Enfin, en tant que voisine directe, je pris l’audacieuse et égocentrique décision de m’en charger, de toute façon je le voulais.

J’arrivai non loin de chez moi, par l’autre sens de la direction où j’étais partie. Moi qui avais pourtant un certain sens de l’orientation, je n’avais pas réalisé que j’avais fait un tour pareil. Heureusement que l’Arcanin était avec moi sinon, je me serais probablement perdue. Au fur et à mesure que j’approchais, je me remémorai la rencontre avec la jeune femme qui vivait à côté. Je songeai alors à aller la voir. J’avais un prétexte, nous n’eûmes pas pu vraiment faire connaissance. La situation était encore fraiche, pour elle comme pour moi, et il fallait que j’en profite. Mais je ne pouvais pas me permettre d’amener Khan, c’aurait été irrespectueux. De toute façon, je ne voulais pas la mettre mal à l’aise, ou peut-être un peu mais pour la sortir de sa routine, pas pour la braquer encore plus. Je m’intéressais vraiment à elle, par quelque chose qui m’intriguait, me surpassait.
J’inspirai à fond, regardant le ciel. Le soleil brillait sur un fond bleu clair parsemé de quelques nuages blancs. Il faisait chaud, mais un vent léger vint jouer avec mes cheveux. C’était une belle journée pour commencer une nouvelle vie, une nouvelle histoire. J’aimais cette idée à présent, et, bien sûr, je voulais la vivre à fond. Je voulais enfin me sentir bien.
Je sortis de mes pensées lorsque j’entendis une sorte de couinement. Je levai le pied, chancelai puis me rééquilibrai en une fraction de seconde. Je regardai l’Arcanin, qui me lança un regard noir. À force de rester tête en l’air, j’avais marché sur sa patte…


    « Excuse-moi ! »

Je vis bien que j’étais déjà pardonnée, il n’était pas du genre rancunier. Nous reprîmes la route pour quelques mètres à peine avant d’arriver devant la lourde grille de ma demeure. C’était inhabituel pour moi de penser que j’avais une « demeure » et plus un vulgaire appartement à l’arrière d’une épicerie pas très nette. Je m’arrêtai devant la grille, et Khan en fit de même. Il semblait m’avoir adoptée même si l’inverse n’était pas encore garanti. J’allumai une cigarette et, tout en la fumant, je réfléchis. Je devais me décider à aller parler à cette femme. Je n’étais pas vraiment stressée, elle ne me faisait pas peur. Mais je ne voulais pas tout gâcher par une parole déplacée ou un geste brusque. Elle me donnait l’impression d’être un animal sauvage, à la fois craintif mais si… supérieur.
Je terminai ma cigarette, ouvrit la grille et dit à Khan de rentrer. Je vis bien qu’il ne comprenait pas pourquoi je ne le suivais pas, mais je n’allais pas m’attarder à tout expliquer à un chien. Je refermai la grille derrière lui en lui lançant un « Je reviens très vite, ne t’inquiète pas. », puis je me dirigeai vers la maison voisine. Il émit un aboiement en ma direction et se leva pour mettre ses pattes antérieures sur le portail, me fixant alors. Je vis dans ses yeux une certaine forme d’inquiétude. Il fallait pourtant qu’il comprenne que je pouvais me débrouiller seule et que ce qui lui faisait peur à lui n’était pas effrayant pour moi. « T’inquiète pas ! Je reviens ! », lui dis-je à nouveau. Il suivit chacun de mes pas, lançant quelques couinements plaintifs. Je ne fis pas attention à lui et continuai à marcher.
J’arrivai rapidement devant la maison. Je ne savais pas si la jeune femme était là. Après tout, nous l’avions interrompue dans un départ tout à l’heure. J’espérais qu’elle le soit, évidemment. C’est parfaitement détendue que j’arrivai devant chez elle. Je toquai, trois coups, contre la lourde porte de bois. Et j’attendis.

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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyLun 11 Juin 2012 - 14:36

Je rangeai mes courses dans le frigo, et pensai à manger la viande tout de suite. J’hésitai à la cuire. Mes instincts me dictaient souvent de la manger crue, mais mes goûts humains la préféraient cuite. Ne voulant pas faire sortir la bête qui était en moi en pleine après-midi, je cuis ma viande. L’odeur du sang et de la cuisson mettaient mes sens en éveil. Je fixai ma viande en pleine cuisson quand on frappa à ma porte. Ce n’était plus arrivé depuis longtemps. Je ne cherchais pas spécialement à me faire des amis, de peur que cela ne finisse mal d’une part, et par inintérêt de l’autre.

Je me dirigeai vers la porte avec méfiance, je respirai pour savoir si je ne pouvais pas reconnaître l’odeur du visiteur. Le fantôme ! Cette odeur me donnait faim. Je pensai à la viande qui cuisait et me concentrai sur cela pour calmer mes envies. Je me demandai ce qu’elle me voulait. Je ne sentais pas l’odeur de l’Arcanin, j’espérai qu’elle n’était pas masquée par celle de la femme. Je remarquai que je m’étais accroupie, habitude de chasse. Je me relevai et ouvris doucement la porte.

Je ne l’ouvris qu’un peu juste de quoi l’apercevoir.
«- Oui ? »

Son chien n’était pas là, elle était seule. Mais pourquoi venait-elle frapper à ma porte ? Nous étions voisines, d’accord, mais pas besoin de faire connaissance pour autant. J’aurais eu l’occasion de la connaitre si l’envie m’en prenait une nuit. De jour avec cette odeur, ce n’était pas une bonne idée, mais c’était un challenge et j’aimais ça. Elle n’était pas pour me déplaire physiquement, l’observer de jour me tentait. Ces yeux brillaient d’une drôle de lueur, je voyais que je l’intriguais. Je me demandai si les circonstances de la mort de sa mère avaient été dévoilées. Je savais que celle-ci s’était intéressée à mon cas, de trop près. J’espérais qu’elle ne lui en avait rien dit.

Je la regardai dans les yeux en attendant sa réponse, elle avait l’air un peu pétrifiée comme si elle avait oublié pourquoi elle était là.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyMar 12 Juin 2012 - 13:47

J’étais sûre de moi. Comme avant une conversation normale que j’aurais eue avec n’importe qui. Cela devait faire environ deux heures que je l’avais rencontrée, dans un passage éclair près de cette fameuse porte de bois. Depuis, j’avais été incapable de la sortir de ma tête. Mais avec toutes ces nouveautés dans ma vie, je ne m’en étais pas étonnée. Après tout, c’était la seule personne ici qui semblait un minimum intéressante. Et si je devais partager un bout de vie avec elle suite à des terrains placés côte à côte, autant que les relations soient au moins amicales – ou plus si affinités. Je réfléchis quelques instants à ce que je lui dirais. Cette apparente confiance en moi ne venait pas de nulle part, j’essayais de toujours être préparée. Même si à tout instant j’avais su me retourner d’une situation imprévue, je n’aimais pas devoir me baser uniquement sur mon instinct ou ma plus ou moins bonne chance.
Je songeai alors au fait que cela faisait déjà quelques minutes que j’attendais. Peut-être n’était-elle tout simplement pas là, finalement, me dis-je pendant une fraction de seconde. Je réfléchis à un autre moment où j’aurais pu me présenter sans que cela ne paresse trop incongru. J’entendis alors du mouvement à l’intérieur. Il y avait donc quelqu’un, qui tardait un peu à venir ouvrir. Selon ce que Nina m’avait dit, la jeune femme qui habitait là était toujours seule, ce ne pouvait donc être qu’elle. C’est ce que j’espérais, bien entendu.
En l’attendant, je remis mes cheveux en bonne place, j’ajustai mon débardeur noir et je vérifiai que les jambes de mon pantalon descendaient correctement sur mes chaussures. J’étais prête.
Je vis la porte s’entrouvrir dans un léger bruit de frottement. Par réflex, je posai les yeux sur son coin inférieur et pus apercevoir un bout de pied. Je dus lever la tête pour croiser son regard. C’était bien elle, il n’y avait plus de doute maintenant. Mais comme si elle se méfiait de quelque chose, elle n’ouvrit pas plus de quelques centimètres. Sans doute ne m’avait-elle pas reconnue, ou alors je la mettais mal à l’aise. Après tout, si elle avait l’habitude de rester seule, elle ne devait pas souvent avoir de visite. J’eus envie de la rassurer en lui lançant que je n’étais ni de la police ni d’une religion quelconque, que j’étais juste là pour la saluer. Mais je m’en abstins, c’était mieux ainsi. Je pus tout de même croiser son regard et percevoir un léger :


    - Oui ?

Ces trois lettres, ce mot minuscule retentit dans ma tête. Je réalisai alors que jusqu’à cet instant précis, je n’avais pas vraiment réalisé son existence. Je ne me l’expliquais pas vraiment, et je pensais jusqu’ici que c’était dû à notre speed dating, mais c’était loin d’être ça. Cette fille, j’avais l’impression de l’avoir rêvée. Comme si notre rencontre s’était passée dans mon imagination, et qu’en fait elle n’existait pas. Un peu comme ces rêves si réalistes qu’on en ressent toujours les effets au petit matin. Ce mélange entre réel et irréel. Comme si mon esprit avait voulu l’effacer et qu’il ne me restait d’elle qu’un mirage. Je ne parvenais pas à comprendre comment cela se faisait. Durant ma promenade avec Khan, j’avais eu la sensation de la voir à chaque fois que je fermais les yeux, mais cette image était inconsistante. Cette impression fut telle que je m’étais demandé un court instant si je n’avais pas simplement tout imaginé, comme si quelque chose voulait m’empêcher de l’analyser, d’y penser, de me dire qu’elle existait.
C’était son regard et sa voix qui me sortirent de ce sentiment d’incertitude quant à son existence. Elle était bien réelle, et elle se trouvait juste devant moi. D’un coup, tout en la fixant, je me déconcentrai et me mis à douter. J’étais pourtant prête, j’avais pourtant l’habitude de communiquer avec les autres personnes. Ce n’était pas ma première fois, je n’étais pas d’un naturel timide ou renfermé, j’étais même plutôt ouverte voire extrovertie. Mais au fond, je n’avais rien à lui demander. Je n’avais aucune raison valable de me présenter chez elle ainsi, de me planter là à vouloir pénétrer son intimité, à venir la déranger. J’étais sa voisine, eh puis après ? Cela ne faisait en aucun cas de nous des personnes proches. La seule chose qui pouvait éventuellement nous lier, c’était notre âge qui semblait sensiblement proche. Mais c’était tout, et ce n’était pas suffisant, loin de là.

Je savais que cette fille n’avait pas l’habitude d’être dérangée, voire même que tout le monde l’évitait. Nina me l’avait presque conseillé, en quelques sortes. Ou en tout cas, elle m’avait clairement dit de ne pas m’y intéresser. Alors après tout, qu’est-ce que je faisais là ? Peut-être avais-je simplement été trop culottée, ou peut-être mon je-m’en-foutisme légendaire m’avait poussée jusqu’ici. Quoiqu’il en soit, j’étais malgré moi un peu paumée, surtout face à ce regard pénétrant, toujours masqué par ses mèches noires. J’avais envie de rentrer chez moi – à Volucité, carrément – sans demander mon reste, mais j’étais comme pétrifiée, juste bloquée, incapable de bouger ou de réfléchir logiquement. Je ne comprenais pas pourquoi, mais cette jeune femme avait une sorte de force sur moi, rien qu’au travers de ses yeux. Elle m’obnubilait, j’avais le sentiment de ne plus pouvoir penser à autre chose qu’à elle, à ce qu’elle attendait de moi.
Il fallait absolument que je retrouve ma confiance en moi, qui semblait avoir disparu depuis quelques secondes. Je n’avais pas l’habitude de perdre mes moyens, ça ne m’était jamais arrivé auparavant. Du moins, pas que je m’en souvienne. Et ce n’était pas maintenant, ici, que ça allait commencer. J’étais et je resterais moi, cette fille n’allait pas me manger de toute façon. Quel serait le pire scénario catastrophe ? Qu’elle me claque la porte au nez en me hurlant de la laisser tranquille telle une vieille folle hystérique ? Alors à part une fracture et peut-être un tympan percé, je ne risquais pas grand-chose.


    « Salut ! … »

Malgré moi, mon regard partit vers le bas, suivi par ma tête. Je cherchais mes mots, je cherchais quelque chose à dire. Je fis un léger mouvement de pied pour me stabiliser. Comme si j’avais besoin d’une base parfaitement immobile pour tenir droite, pour résister à un coup sans valser en arrière. Ce corps humain avait de drôles de réflexes tout de même… Je glissai la main droite dans ma poche, et plaçai ma main gauche sur le tatouage de mon épaule. Mes yeux revinrent plonger dans son regard. Je ne voulais pas l’agacer. Je vis dans son expression aussi légère que l’air qu’elle se posait simplement la question de savoir ce que je faisais là. Je devais la déranger dans son quotidien, mais elle ne semblait pas vraiment m’en tenir rigueur, comme si elle s’intéressait à moi du fait de ma présence. Mais je ne voulais pas paraître trop timide ou peu assurée, je voulais simplement lui parler, dans un climat plus sympathique que celui de tout à l’heure avec Khan.
En y pensant, voilà un sujet pour lancer la conversation : ce foutu Arcanin ! Il avait gâché le dialogue il y a quelques heures de ça, il allait me permettre de le relancer maintenant.
Je me décidai enfin à continuer à lui parler. Je ne voulais pas qu’elle ait le sentiment que j’étais un pauvre ado pré-pubert planté comme un arbre face à la fille la plus populaire de l’école, qui ne savait plus quoi dire tant il était subjugué par sa beauté et surtout sa notoriété. Certes, elle m’intriguait, me mettait un peu mal à l’aise, mais je n’étais pas là pour lui baiser les pieds – enfin, peut-être un jour, mais pas dans l’immédiat en tout cas. Tout ça pour dire que je continuai cette discussion fraichement lancée, ou plutôt, tant bien que mal :


    « Je voulais juste vous présenter mes excuses pour tout à l’heure. Khan… Il n’est pas méchant au fond, il est juste méfiant envers les inconnus. En fait, pour tout vous dire, il m’a attaquée quand je suis arrivée ! Bref… Autant faire des présentations correctes. Je m’appelle Nami, je suis la fille d’Atsuna. Je viens d’arriver à Yokuba, j’ai hérité de la maison voisine. Enchantée. »

J’avais réussi à m’exprimer normalement, d’une voix confiante. Ce qui me rendit, par ailleurs, une certaine assurance. J’étais enfin parvenue à me détendre, malgré cette pression que je conservais sur l’estomac. Il suffisait que je me concentre sur ce que je disais plutôt que de rester fixée sur son regard pour redevenir un minimum moi-même. Dans un élan d’assurance, je fis un pas vers elle. Elle était toujours planquée derrière sa porte, mais je sortis la main de ma poche pour la tendre vers elle, en étant sûre qu’elle puisse voir mon geste. Je n’étais pas certaine de savoir si tout à l’heure elle ne l’avait pas prise à cause de l’Arcanin ou par principe. Cette fois, j’en aurais le cœur net. C’était maintenant que j’allais savoir si nos relations allaient en rester là, comme une ère glacière, ou si ça pourrait aller plus loin, même juste un tout petit. Je revins sur ses yeux, la regardant d’un air positif, sans appréhension ni jugement. Le ridicule ne tuant pas, je ne risquais de toute façon rien. Personne à part elle n’en saurait rien, et vu son apparente éloquence, cela ne ferait pas le tour du quartier. Pourquoi avais-je été si intimidée tout à l’heure ? Ce n’était pas si différent d’avant, à Volucité, quand j’allais demander au voisin de baisser la musique. J’attendis donc patiemment, main tendue vers elle, une réaction de sa part, quelle qu’elle fut…
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyDim 17 Juin 2012 - 15:59

Elle avait parlé, surmontée ce blocage qui semblait l’habiter. C’était bien la fille de mon ancienne voisine, d’où leur similitude d’odeur. Je regardais son bras, elle avait un tatouage, je m’imaginais l’effleuré. J’avais envie de la toucher. Ses yeux gris pénétrant ne me lâchaient pas, même si je voyais qu’elle avait du mal à me discerner depuis ma cachette.
Elle me tendait la main, je la lui serrais.


« -Bonjour, moi c’est Malicia. »

J’eus un moment d’hésitation je voulais lui parler, mais je ne voulais pas lui autoriser des familiarités. Je gardais une distance entre moi et les autres pour me laisser de l’espace, au plus j’étais froide au moins les gens s’autorisaient à empiéter sur ma vie.

« -Khan ne m’aime pas c’est tout. C’est gentil d’être venue sans lui. Je n’ai pas de Pokémon, je ne sais pas trop y faire avec eux. »

Cela faisait longtemps que je n’avais pas parlé aussi franchement avec quelqu’un, même si je n’avais dit qu’une phrase. Je ne savais pas si créer des liens avec quelqu’un de cette île était une bonne idée. J’essayais de réfléchir aux conséquences que cela pouvaient amener. Si elle disparaissait on pourrait croire qu’elle était retournée en ville, en tant que personne considérée comme proche d’elle je pourrais me dire renseigner. Mais dans cette équation il fallait que je compte les autres personnes de l’île à qui elle pouvait parler. Ce calcul ne serait peut-être pas nécessaire mais je voulais être sûre qu’en cas de dérapage je pourrais gérer. Jusqu’ici j’avais réussi à éviter les ennuis, et cette fille respirait les problèmes pour quelqu’un comme moi. Je veillerai à ce qu’elle ne m’en apporte pas, la tentation qu’elle représentait était, selon mes évaluations, contrôlable. Et Khan m’empêcherait peut-être de déraper cette fois.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyDim 17 Juin 2012 - 22:43

J’espérais vraiment qu’elle me serre la main, en soi, je voulais qu’on ait un minimum de relation. Ce n’était pas trop demandé à mon sens, mais au sien peut-être. Si depuis la mort de ses parents – selon ce que Nina m’avait dit –, elle restait seule, sans doute n’avait-elle jamais eu de relation même amicale avec qui que ce soit. Je me targuais de savoir pourquoi, d’ailleurs. Personnellement, rester seule, c’était dans mes habitudes, mais pas sans quelques bonnes périodes avec des gens. Simplement des gens, intelligents ou non, intéressants ou non, tout m’allait. En tout cas, elle m’intéressait. Je ne savais pas si c’était dû simplement à la quantité de mystères planant autour d’elle, ou si c’était par cette présence qui s’imposait en moi, mais c’était là. De plus, en quelques sortes, physiquement, elle m’attirait.

Elle ouvrit la porte plus amplement et se laissa apparaître à moi, tout en prenant ma main. Je sentis ses doigts se resserrer sur les miens. Cette fille dégageait une force qui était tout à fait insoupçonnée. Elle paraissait si frêle, si maigre, si fragile, et pourtant sa poignée de main me faisait presque penser à celle d’un homme baraqué non conscient de sa force. Cela me fit un peu mal, d’ailleurs. Mais je la lui rendis sans broncher, essayant de serrer moi aussi, pour ne pas passer pour une femmelette. Je m’en sentis ridicule, d’ailleurs. Elle lâcha ma main, que je laissai retomber librement après avoir écarté une mèche de devant mon visage. Ne voir qu’en partie le sien me perturbait quelque peu, surtout que ses yeux me semblaient avoir une couleur écarlate.


    - Bonjour, moi c’est Malicia.

Répondit-elle à mon discours. Elle avait parlé d’une voix qui me sembla tout à fait normale. J’étais bien sortie de cette espèce de transe dans laquelle elle me mettait. Il suffisait que j’évite de la regarder dans les yeux, et que je me convainque que parler avec elle, ici et maintenant, n’était pas différent de parler avec quelqu’un d’autre, ailleurs à un autre moment. Je connaissais désormais son nom, et je le trouvais déjà original et poétique. Pendant que mes pensées se bousculaient, je vis qu’elle hésitait. C’était très léger, mais j’avais cette impression en la regardant dans les yeux. Je pouvais la comprendre, que pouvions-nous nous dire ? Les présentations étaient faites, nous avions échangé nos noms, alors qu’allait-il en être de la suite ?
Elle finit par reprendre la parole, tout à fait naturellement, me sortant de ma déconcentration ponctuelle :


    - Khan ne m’aime pas c’est tout. C’est gentil d’être venue sans lui. Je n’ai pas de Pokémon, je ne sais pas trop y faire avec eux.

Bingo ! Non seulement Khan avait permis de relancer la conversation comme je l’espérais, mais en plus, elle remercia mon intention de ne pas l’avoir pris avec moi pour venir lui parler. Quelque chose venait de se déclencher, comme un étroit passage dont la minuscule porte venait de s’ouvrir. Elle m’avait parlé, plus de trois ou quatre mots d’affilée cette fois, et d’une façon si naturelle qu’elle me parut presque normale et sociale. J’esquissai un sourire, et même un petit rire limite gêné avant de lui répondre à mon tour, tout en piétinant légèrement sur place :

    « Vous savez, moi non plus ce n’est pas mon truc ! Je n’y connais rien du tout, je n’en ai jamais eu. J’ai grandi très loin d’ici et, contrairement à ma mère à ce que j’ai compris, je n’ai jamais côtoyé les Pokémon. »

Je toussotai tout en regardant le sol. J’humectai mes lèvres le temps de savoir quoi dire. Il était clair que je ne voulais pas la déranger, principalement pour éviter de l’écarter. Et en même temps, je désirais, dans l’instant, plus que tout apprendre à la connaître. Mais comment faire ? Et si après tout, ce qu’elle voulait était un peu de compagnie ? Qui pouvait le savoir, je n’avais personne auprès de qui me renseigner, et ce n’était pas Nina qui m’aiderait. Je la regardai à nouveau, et je vis qu’elle était en pleine réflexion. Que pouvait-il bien se passer là-dedans ? Tout en la fixant, je lui fis des yeux un minimum charmeurs, je souris, mais pas trop pour éviter de passer pour un carnassier avide de viande fraiche, et je lançai le plus spontanément du monde :

    « Je me disais qu’on pourrait aller boire un verre ensemble, un jour, chez moi ou ailleurs, par exemple. Je ne veux pas vous déranger bien sûr ! »

J’espérais qu’elle dise oui, évidemment. Tout comme il y a quelques minutes j’espérais qu’elle prenne ma main pour me saluer. C’était assez drôle de me dire que je rêvais presque d’une fille que je connaissais à peine. Elle m’intriguait vraiment. Je ne voulais pas paraître culottée ou quoique ce soit d’autre. J’avais l’impression d’être tellement inférieure à elle que cela troublait mon jugement. Mais j’étais du genre impulsive, et j’y réfléchirais plus amplement ce soir de toute façon. Cette conversation me fit penser que j’avais bien envie d’aller boire un verre, même toute seule, histoire de me familiariser avec cet endroit, cette nouvelle vie qui m’attendait.
Je la regardais avec un léger sourire, à la fois chaleureux mais assuré. Sans déplacer mon regard du sien, j’essayai de l’analyser. Mais surtout, je tentai de trouver ce à quoi elle pensait. Je le faisais souvent, j’avais une certaine facilité à décrypter les autres quand je le voulais vraiment, mais avec elle, c’était comme un puzzle de 10000 pièces à faire sans modèle. J’attendis sagement sa réponse, une petite tension faisant palpiter mon cœur.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyDim 24 Juin 2012 - 12:11

Je pensais à mon steak entrant de cuire, et à son odeur. La faim se faisait sentir et je ne me voyais pas sortir, d’autant moins avec elle. Je venais de faire des courses, je buvais surtout de l’eau mais je me permettais un peu d’alcool de temps à autre quand j’étais rassasiée. Je ne mettais encore jamais transformé alors que j’avais trop bu et je ne voulais pas tenter l’expérience. Je savais que certaine personne du village voulait ma mort et c’était armé pour se protéger. Ce qui ne m’empêchait en aucun cas de me nourrir tant que je restais prudente.

« -Viens entre, j’ai de quoi boire. »


Je lui ouvrais la porte et sentais que je l’avais prise de court. On aurait dit qu’elle s’attendait à ce que je lui claque la porte au nez. Elle me regarda avec des yeux ronds et mis quelques secondes avant de démarrer. Je la tutoyais directement si elle devait rentrer chez moi autant que les cérémoniales humaines soient passées tout de suite.

« -J’ai de la viande qui cuit, suis-moi, on va dans la cuisine. »


Nous longeâmes le couloir pour passer dans ma cuisine, ma viande commençait à être grillée. Je coupai vite le feu.

« -Tu veux quelque chose à manger ? »
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyLun 25 Juin 2012 - 8:48

Je m’attendais à un refus plus ou moins poli, à ce qu’elle m’envoie gentiment balader, en me disant qu’elle ne buvait pas ou quoique ce soit d’autre. En un sens, j’aurais peut-être préféré, elle me mettait tellement mal à l’aise par moments… Il valait peut-être mieux couper court à toute relation avec elle. Et en même temps, je voulais tant la connaître, et comprendre enfin le sentiment qui m’habitait. Un instant, j’ai songé à une sorte de sentiment amoureux refoulé très profondément, un peu comme un coup de foudre qui frappe une personne pourtant tout à fait sensée et incrédule quant à cette légende. Mais c’était tout simplement impossible. Je n’avais jamais été amoureuse, et je ne le serais peut-être jamais. Non, c’était plutôt une sorte d’attirance physique, voire supérieure à ça.
Elle m’extirpa de mes pensées en ouvrant la porte et en lançant un :


    - Viens entre, j’ai de quoi boire.

C’était cru, c’était bref. Tellement concis que je ne réalisai pas tout de suite. Je me repassai plusieurs fois ses paroles pour essayer de les comprendre. Elle venait de m’inviter à entrer ? À venir boire un verre… chez elle ? Sans m’en rendre compte, j’avais continué à la fixer tandis qu’elle s’engouffrait à l’intérieur. Il me fallut quelques secondes pour réaliser qu’il se passait, et pour enfin réussir à mettre un pied devant l’autre. Je n’avais même pas remarqué non plus qu’elle m’avait tutoyée. Un bon point, je n’aimais pas les manières non plus, tout comme elle apparemment. J’éclaircis ma gorge, regardant vers le bas d’un air un peu gêné, avant de lui répondre sur un ton un peu trop bas peut-être :

    « Euh oui, ok, merci. »

Alors que je m’avançais à l’intérieur, je repensai à ce que Nina m’avait dit. C’était une fille étrange, solitaire, que tout le monde évitait et sur qui tout le monde avait quelque chose à dire. Et pourtant, en quelques minutes à peine, j’étais entrée chez elle de façon tout à fait légale, et elle semblait presque normale. J’imaginais déjà les commères du quartier envoyer au journal de Shi « Enfin ! Malicia invite quelqu’un ! », ou quelque chose du genre. Malgré moi, je souris.
Je suivis Malicia. Dans ce couloir, il faisait plutôt sombre, je me sentis bizarre. J’avais l’impression de marcher vers ma mort, je ne savais pas quoi dire. Je ne vis rien sur les murs, ni décoration, ni photo, rien du tout, c’était simple, vide et froid. En tout cas, elle n’était pas du genre sentimental. À peine avais-je fait quelques pas à l’intérieur que je sentis une odeur de cuisson, de la viande en train de roussir. Je fis mine de m’arrêter lorsqu’elle me dit :


    - J’ai de la viande qui cuit, suis-moi, on va dans la cuisine.

Hé zut, j’arrivais au mauvais moment. Elle allait manger, et j’étais vraiment venue la déranger. Je l’avais donc extirpée de son quotidien, et en même temps, elle m’avait acceptée. Qu’est-ce que cela signifiait ? J’avais vraiment du mal à la comprendre. Mais peut-être était-ce seulement dû à ce que Nina m’avait dit ? J’avais sans doute pris ses préjugés pour une réalité, et j’avais été trop hâtive dans ma propre appréciation. Il ne fallait pas que je me prenne la tête ainsi, je devais agir normalement. Même si face à Malicia, je n’étais du tout normale…
Je me remis en marche en continuant à la suivre. Même si de l’extérieur, sa maison paraissait petite – enfin, plus petite que celle de ma mère mais plus grande que mon ancien appartement –, j’avais peur de me perdre.
Nous arrivâmes dans la cuisine. Elle se jeta sur les taques de cuisson pour les arrêter. Pendant ce temps, je fis rapidement le tour de la pièce du regard. Elle était, à nouveau, assez simple. Une cuisine un peu vieillotte en apparence, mais néanmoins équipée. Un peu de bazar par ci par là, mais rien d’insurmontable. Et une table, au milieu, qui possédait plusieurs chaises – étonnant pour une solitaire. Elle se tourna alors vers moi et, avec toute la délicatesse du monde, me dit :


    - Tu veux quelque chose à manger ?

Sous-entendu, « Moi j’ai faim, je vais manger, mais je suis polie. ». Je lui souris et passai la main dans mes cheveux. Je n’étais pas vraiment gênée, même si la situation pouvait s’y prêter. Je n’avais pas tellement faim, mais je n’avais pas non plus envie lui imposer l’embarras de manger devant moi. Je ne savais pas trop quoi répondre. Sa demande était très gentille et en même temps, je pressentais que c’était seulement de la politesse. Malgré le fait que tous mes arguments allaient en la défaveur de la réponse que j’allais lui donner, je ne pus m’empêcher de m’exprimer de façon trop impulsive, comme d’habitude.

    « Oh je veux bien ! Enfin, un truc rapide, même juste un truc à grignoter, je veux pas t’embêter. »

Je l’avais tutoyée, pour la première fois, et cela me fit un bien fou. Je me sentis d’un coup plus à l’aise. Pas trop, quand même, mais un peu plus moi-même, et ce n’était pas plus mal. Je respirai un grand coup, discrètement, et je tirai une chaise pour m’asseoir dessus. J’espérai que cela ne la dérangerait pas, et je me dis que si elle me proposait de manger, ce ne serait sûrement pas le cas. Je regardai plus attentivement autour de moi.
La cuisine était claire, par rapport au couloir, il y avait une belle fenêtre menant sur le jardin, et sur la jungle, plus loin. Des sacs était posés sur le plan de travail, comme si elle venait d’aller faire des courses. C’était sans doute ça, son escapade de tout à l’heure que Khan et moi avions interrompue. J’écoutai le bruit du frigo, qui rompait un peu le silence qui s’était installé depuis quelques secondes. Je regardai ensuite Malicia, et je ne pus m’empêcher de sourire. Un sourire un minimum charmeur, pas béat. J’essayais d’apercevoir ses yeux. D’une part pour voir s’ils me faisaient toujours ce drôle d’effet, et d’autre part pour savoir une fois pour toutes s’ils étaient d’un rouge vif ou d’un brun rayonnant au soleil.
Il fallait que je parle, c’était ma meilleure arme.


    « C’est plutôt calme ici. Moi je viens d’une grande ville, le genre bruyant et très animé. Alors ici ça me parait assez… paisible. » J’exprimai un petit rire. « On n’s’ennuie pas trop ? »

Il fallait bien commencer par quelque chose. C’était une question passe-partout, mais qui lui permettrait de me parler à son tour. Soit elle me répondrait un simple « Non » avant de m’ouvrir un paquet de chips, soit elle commencerait à me raconter ce qu’elle n’avait jamais raconté à personne du fait de sa solitude. Soit un mélange entre les deux, ce qui serait le mieux selon moi. Je croisai mes pieds sous la table, et j’appuyai mon coude dessus, posant la tête sur ma main. Je me mettais souvent dans cette position. C’était ainsi que j’étais le plus à l’aise, à la fois décontractée mais assurée, sans paraître trop affalée par manque de respect.
Je pensai alors que j’avais envie d’une cigarette, mais que je verrais ça plus tard.
Je la regardais toujours, son visage – enfin, ce que je pouvais en voir – n’aurait bientôt plus de secret pour moi…
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyDim 8 Juil 2012 - 19:26

« C’est plutôt calme ici. Moi je viens d’une grande ville, le genre bruyant et très animé. Alors ici ça me parait assez… paisible. » J’exprimai un petit rire. « On n’s’ennuie pas trop ? »

Je ris intérieurement, grâce à moi, non, on ne s’ennuie pas trop. Surtout pas moi. Les disparitions animaient pas mal le village. Ils avaient tous une peur bleue de la jungle et me disaient maudites parce que j’étais revenue de là-bas alors que mes parents non. C’était une ville qui bouillonnait discrètement.

« Ça parait calme, mais tu verras avec le temps, ici il se passe plein de choses. »

Je sortis une bière du frigo et lui proposait du regard. Elle murmura un oui en acquiesçant. Je sortis un verre, décapsula la bouteille et lui mis tout cela devant elle.

« Merci. »

Elle ne me lâchait pas du regard, je pensai aux notes que sa mère aurait pu prendre sur moi et réfléchit à ce qui pourrait se passer. Je m’en étais très bien sortie jusqu’à maintenant dans cette ville. Personne ne m’aimait mais ils n’avaient rien contre moi, ils me trouvaient juste bizarre et, de fait, dangereuse. Sans vraiment savoir pourquoi. Je savais que les vieux du village, les anciens amis de mes parents, pensaient tous (certains en silence, d’autres non) que c’était moi qui les avais tué. Je me souviens des regards de leur enfant lorsque j’allais à l’école. J’étais seule, certaines voisines venaient me voir de temps à autres à la maison. Mais je m’étais très tôt débrouillée toute seule. Et j’avais commencé à travailler rapidement pour me débarrasser de toutes personnes bien attentionnées qui auraient voulu entrer dans mon intimité et diriger ma vie. La première année après ma transformation il y avait eu beaucoup de mort autour de moi, il m’était très difficile à l’époque de me contrôler et si une personne se doutait de quelque chose ou me voyait dans un moment de faiblesse, je devais la tuer, la faire disparaitre, pour ma survie.
J’espérai qu’elle n’avait rien lu sur moi. Elle me plaisait, elle apportait un vent de nouveauté que je n’avais jamais eu. Et que je n’avais jamais osé prendre de peur de ne pas m’adapter ailleurs. Cet ailleurs elle me l’amenait sur un plateau. Je voulais en profiter.
Je me servais ma viande et lui avais mis un steak à griller.

« Ça ne va pas tarder à être prêt, je ne t’attends sinon ce sera froid. C’est où cette grande ville dont tu parles ? Qu’est-ce que tu viens faire cette île déserte alors que tu habites dans le grand monde ? »

Je voulais voyager, et apprendre à la connaître, même si, je le sentais, elle me demanderait des détails sur ma vie pour chaque détails que je lui demanderais sur la sienne.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyLun 9 Juil 2012 - 13:52

Malicia mit quelques instants à me répondre, comme si elle s’était perdue dans ses pensées. À quoi pouvait-elle bien réfléchir ? L’animation de cette ville ? Ou toute autre chose… Je me demandais vraiment ce qu’il se passait dans sa tête. Et, en réfléchissant à ma propre question, je songeai à la jungle toute proche. Si tout le monde la craignait à ce point, c’est qu’il devait s’y passer des choses terrifiantes, passionnantes à mon sens. Sans doute cela mettait-il pas mal d’ambiance, surtout dans cette portion de Shi, et plus particulièrement encore dans cette rue. Jusqu’ici, je n’avais rien remarqué de bizarre – à part peut-être Malicia ? – mais en soi, je n’avais emménagé que depuis quelques heures. Peut-être que cette nuit, une ombre viendrait me taquiner ? Je m’évadais doucement dans des scénarios à la fois terribles et comiques lorsque je l’entendis me répondre :

    - Ça parait calme, mais tu verras avec le temps, ici il se passe plein de choses.

C’était donc ça. Shi était une ville en sommeil. Dès mon arrivée, je m’étais dit que cet endroit regorgeait d’incohérences. Entre autres, ce foutu hydravion partant en vrille à côté du bar à cocktails hors de prix – de ce que je m’en souvenais – sur la plage. Une impression que les gens vinrent un jour de tous les horizons, et voulurent apporter tous un grain de sel. Ce qui donna au final un bouillon de culture qui plaisait, ou pas du tout. Malicia semblait avoir du mal à se mêler à toutes ces sortes de vie, et s’était créée la sienne, solitaire.
Je me demandai quand même ce que je pourrais découvrir « avec le temps », comme elle avait dit. J’espérai que la première impression que cette ville m’avait offerte n’était pas mauvaise, et que je ne serais pas déçue. J’étais ici à un tournant de ma vie, et je ne voulais pas tomber sur un nouvel échec. Je voulais que ça fonctionne, et c’était aussi pour cela que j’étais actuellement dans la maison de ma voisine, parce que je voulais de bonnes relations.
Malicia alla dans son frigo que je vis à peine rempli, et sortis une bière. La bouteille dans la main, elle se tourna vers moi et me fit un signe du menton, pour me la proposer. Comment avait-elle deviné que cela me conviendrait parfaitement ? Peu importe, j’acquiesçai d’un hochement de tête et, en souriant, je lui lançai un :


    « Merci. »

Elle saisit un décapsuleur, s’attaqua la bouteille et, d’un coup de main bref, l’ouvrit. C’était rapide et précis, comme si elle en avait l’habitude. Tellement qu’aucune mousse blanche et épaisse n’en jaillit. C’était un pro de la bière ! Elle sortit un verre et s’approcha pour poser le tout devant moi. Instinctivement, je tendis la main pour attraper la bouteille tandis qu’elle était en train de la déposer. J’effleurai sa peau. Ce n’était qu’un demi-accident, je le savais, mais je ne pus m’en empêcher. Je sentis la chaleur très intense de ses doigts. Cette fille dégageait une énergie incroyable. Je reculai ma main et sourit, sans la regarder, puis je servis ma bière. Comme une pro à mon tour, j’y mis mon temps pour ne pas qu’elle soit remplie à trois quarts de mousse. J’en bus une première gorgée. C’était une marque que je ne connaissais pas, mais je l’aimais déjà. Je me concentrai à nouveau sur Malicia. J’aimais la regarder. J’essayais de la comprendre, de l’amadouer. Et je vis qu’elle me fixait discrètement. Sans doute cherchait-elle, elle aussi, à m’analyser.
Elle se servit de la viande et lança le feu pour me faire un steak. Elle ne le savait probablement pas, mais le steak-bière était mon plat préféré, et celui que je me faisais le plus souvent jusqu’à il y a encore quelques jours.


    - Ça ne va pas tarder à être prêt, je ne t’attends pas sinon ce sera froid.

Je bus une autre gorgée puis je me levai et allai vers les taques. Je saisis la fourchette qu’elle avait posée à côté et appuyai sur la viande. Je me tournai légèrement vers elle en lui répondant, tout naturellement :

    « Je m’en charge, mange, n’t’inquiète pas ! »

Je m’occupai encore quelques instants de la cuisson. J’aimais la viande saignante tout autant que cramée, alors ça ne prendrait pas très longtemps. Je retournai le steak dans la poêle et l’écrasai à nouveau, puis je revins m’asseoir à ma place, près de Malicia. Tout en mangeant – enfin, après avoir avalé bien sûr – elle m’interrogea :

    - C’est où cette grande ville dont tu parles ? Qu’est-ce que tu viens faire sur cette île déserte alors que tu habites dans le grand monde ?

Je ris. Le grand monde, c’est une vision originale. Sa phrase avait une note péjorative mêlée à une pointe d’admiration. Je ne savais pas trop comment je devais la prendre. Je me dis simplement qu’elle n’aimait pas cette ville, et qu’elle avait sans doute toujours voulu la quitter un peu pour changer d’air, mais qu’elle ne l’avait jamais fait. Peut-être par peur, peut-être par manque de moyen. Tout en laissant mon esprit divaguer à nouveau, je réalisai que je mourais d’envie d’apprendre à la connaître. Elle était énigmatique, et à la fois tellement sympa et naturelle. C’était étonnant pour moi, les seules personnes aussi rapidement à l’aise avec les étrangers que j’avais pu connaître avaient toujours été des gros lourds ou des pétasses trop sûres d’elles. Malicia était loin d’être comme cela, elle ne voulait simplement pas se prendre la tête, et elle m’avait acceptée dans son univers, m’en dévoilant un petit bout. Au fond, elle n’était pas si mauvaise que Nina avait voulu me le faire croire. Tout ce que j’avais pu remarquer d’étrange, c’était sa passion pour la viande, vu l’état de son frigo. Et le fait qu’elle ne disait pas plus de trois mots à la fois au début. Mais en soi, je ne pouvais pas me vanter de manger équilibré tous les jours, et de parler à tout le monde comme à une personne que je connaissais depuis toujours.

    « Je viens de Volucité. C’est une grande ville, il n’y a que des hauts gratte-ciel là-bas. Des rues commerçantes, plein de monde partout, tout le temps. Du bruit, de la circulation, de l’animation. La nuit, c’est autre chose. Les gens biens ne sortent plus de chez eux de peur de se faire voler ou pire, il y a des bandes qui trainent dans les ruelles sombres, et d’autres trucs assez glauques. Enfin, c’est un grand monde, mais seulement le jour. »

Je souris en regardant vers ma bière, dont j’avalai une grande gorgée, songeant à mon passé. Oui, cela me restait toujours en travers de la gorge. Repenser à des choses aussi sensibles que mon moi d’avant, cela m’était toujours difficile. J’étais passée au-dessus, mais je n’oublierais probablement jamais toutes ces horreurs. Avalant difficilement ma salive, je sentis que mon visage s’était fermé, que mes épaules se raidirent. Je me levai et allai voir mon steak, pour ne pas montrer ma faiblesse. Je pris la fourchette et restai quelques instants figée devant les frétillements du beurre brûlant. J’eus une absence l’espace de quelques secondes, puis j’appuyai doucement sur la viande pour tâter de son état. Elle était presque prête, je devais juste la laisser encore un peu. Je revins m’asseoir, j’étais revenue à moi. Je regardai Malicia et lui souris, tout en replaçant une mèche de cheveux qui était venue agresser mon visage. J’avais sans cesse envie de faire ce geste quand je regardais de cette fille, dont la figure était toujours masquée par sa chevelure.

    « Volucité est à Unys, c’est horriblement loin d’ici, surtout quand tu viens dans l’hydravion pourri d’un vieil alcoolique pervers. Mais j’ai quand même fait bon voyage ! Enfin, c’aurait pu être pire. »

Je regardai mon verre tout en lui faisant faire un tour. J’avais l’impression d’être au bar d’une taverne en train de noyer mon chagrin dans l’alcool. Ce qui ne m’arrivait absolument jamais, bien entendu. Je souris, puis posai à nouveau mon regard sur Malicia. J’évitais toujours de la fixer trop longtemps dans les yeux, cela me rendait nerveuse, sans raison. J’étais maintenant persuadée que ses yeux étaient rouges, mais je n’allais pas m’approcher pour en être sûre. Je songeai alors à sa seconde question : qu’est-ce que je faisais là ? En un flash, tout revint à mon esprit. La lettre de ma mère, la décision que j’avais prise longtemps après par peur du changement, mon arrivée ici, ma volonté de rester. Cela semblait s’être passé si vite et, en même temps, si lentement que j’avais le sentiment que cela faisait des mois. Mais non, cela faisait juste quelques jours. Je ne savais pas vraiment moi-même ce que je faisais là. Pour tout dire, je m’étais juste laissé emporter par le courant. Jusqu’ici c’était une bonne chose, mais sur le long terme, je ne pouvais pas l’affirmer. Eh puis, Shi ou Volucité… quel choix difficile.

    « Eh sinon ben… J’ai grandi à Volucité, c’est la plus grande ville portuaire de Unys. Mon père était marin. Et j’ai reçu une lettre du notaire d’Atsuna qui m’annonçait son décès, et mon héritage. »

J’entendis que les crépitements de la viande étaient devenus plus intenses. Je me levai à nouveau pour aller la voir. Elle était prête. Je coupai le feu et la servit dans l’assiette que Malicia avait préparée à côté. J’amenai tout ça à table et me rassit. Je repris où j’en étais, sans tomber dans le mélodrame.

    « Elle m’a tout légué. La maison, Khan, tout ça. Je dois décider de ce que je garde… »

J’omis volontairement de parler de l’argent. Ce n’était pas des choses qui se disaient, et de toute façon, cela se laissait supposer par la taille de la demeure de ma mère. Je pris une bouchée de steak, et j’avalai avant de me remettre à parler. Il était délicieux, elle prenait de la viande de qualité.

    « J’habitais un appart’ minuscule dans un recoin de Volucité, alors je suis un peu dépaysée. Mais jusqu’ici j’aime bien cette ville. Le voisinage, surtout. »

Je réalisai une seconde trop tard que ma phrase pouvait être prise de travers. Bien entendu, je pensais à la sympathie de Nina qui m’avait sauvée de Khan et qui m’avait accueillie à bras ouverts – c’est le cas de le dire – il y a à peine quelques heures. Je pensais évidemment à Malicia qui, l’air de rien, avait égayé ma journée. Mais je ne voulais lui faire des avances trop vite, même si elle me plaisait physiquement et mentalement. J’esquissai un petit rire, tout en retournant à mon assiette. Je laissai un blanc s’installer, j’avais du mal à reprendre la parole. D’abord parce que j’avais faim, mais aussi pour éviter tout monologue. Je réalisai ensuite que j’avais du manger comme une ogresse, car j’avais déjà presque terminé. J’avalai une gorgée de bière, quasiment finie elle aussi, avant de relancer la discussion.

    « Et toi ? Tu as toujours vécu ici ? »

Quelque chose me disait que oui. Je ne l’imaginais pas voyager aux quatre coins du monde, elle me semblait plutôt casanière, un peu comme moi. Mais une question simple permettait mille réponses, elle avait l’embarras du choix. Je voulais la laisser décider de ce qu’elle me dirait. Moi, je n’étais pas du genre à me confier à tout un chacun, à me plaindre, à étaler ma vie comme une trop grosse couche de beurre sur une tartine. Je m’étais permise de lui répondre, tout en restant vague sur certains points, parce qu’elle semblait s’intéresser vraiment à moi. Mais elle, elle était sans doute encore moins loquace que moi. J’espérais néanmoins qu’elle m’en dise plus, car jusqu’ici, je ne connaissais rien d’elle.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyJeu 9 Aoû 2012 - 20:34

« Et toi ? Tu as toujours vécu ici ? »

D’un coup je repensai à mon enfance. Je n’avais pas beaucoup de souvenir d’avant ma transformation. Les souvenirs les plus marqués dataient de juste après celle-ci justement.

« Oui, j’ai déjà pensé à partir… Mais ce serait trop compliqué. Peut-être un jour… »

J’y serai peut-être obligée pour survivre, je ne faisais pas de projet à long terme. Il suffisait d’une nuit, la mauvaise victime, et s’en était fini. Ce danger était excitant. Et me permettait de supporter le calme de cette ville. Les gens était plus facile à contrôler ici, je connaissais bien leurs habitudes et les rumeurs.
Je vis qu’elle avait fini sa bière et son steak.

« C’était bon ? » lui demandai-je. « Tu veux qu’on s’installe dans le salon ? »

J’avais envie de la faire boire, qu’elle se détente et ne soit plus sur ses gardes. J’avais des questions sur sa mère à lui poser, et il ne fallait pas que cela lui mette la puce à l’oreille, quoi qu’elle sache déjà.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyVen 10 Aoû 2012 - 13:32

Comme je m’en doutais, Malicia parlait encore moins que moi de sa vie. Pourquoi était-ce compliqué de partir ? Enfin, je pouvais parler, après tout je n’avais jamais quitté Volucité alors que j’aurais pu. Milles et une questions survinrent à nouveau dans mon esprit. Et, sans vraiment savoir pourquoi, je songeai à la seconde partie de sa phrase. Sachant que je comptais emménager ici, je ne voulais pas qu’elle parte. Je me sentis alors comme une ado amoureuse, et je ris de moi-même, intérieurement bien sûr.

J’étais en train d’achever ma bière lorsqu’elle me demanda si cela m’avait goûté [^^]. Je souris et hochai la tête.


    « Oui, tu as de bons goûts ! »

Flatteur et enjoué, quoi de mieux pour lui faire un compliment discret ?
Aussitôt, elle me proposa d’aller au salon. Elle voulait plus d’intimité, c’était certain. Pour discuter et apprendre à se connaître, ou juste pour passer un bon moment, peut-être. Je n’allais pas rester plantée là à me poser la question pendant des lustres, je me levai en lui répondant :


    « Va pour le salon ! »

Tout en lui souriant bien sûr. Je rassemblai ma vaisselle et allai la mettre près de l’évier. Puis je suivis Malicia dans l’autre pièce. C’était un endroit assez clair, qui paraissait tout à fait normal. Je remarquai cependant que son sofa ne semblait pas avoir été utilisé outre mesure. Mais Malicia n’était apparemment pas du genre à passer des heures devant la télévision – seul élément moderne de cette pièce. J’allai m’asseoir instinctivement sur le canapé, tout à gauche. Je ne savais pas si elle s’installerait à côté de moi, mais j’en avais très envie.
Je lui souris tout en cherchant son regard, même si je savais que dès qu’elle tournerait ce dernier vers moi, je détournerais la tête pour ne pas me sentir comme… hypnotisée.


    « C’est joli chez toi, j’aime bien le style. Ça ressemble un peu à ce que j’avais à Volucité, mais en beaucoup plus grand… et en mieux rangé ! »

Je ne savais pas trop où tout ceci me mènerait. J’avais du mal à arrêter de me prendre la tête. Depuis quelques jours, je ne faisais que ça. J’avais envie de profiter de cet instant, et je me dis qu’un verre me ferait le plus grand bien.


Dernière édition par Nami le Jeu 16 Aoû 2012 - 13:07, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptySam 11 Aoû 2012 - 10:22

« Va pour le salon ! » me dit-elle

Elle rangea sa vaisselle près de l’évier, j’y vis un geste réflexe du quotidien. Nous nous dirigeâmes vers le salon, elle me suivit et alla s’installer directement dans le canapé. Je m’étonnais de son aptitude à être si à l’aise. Je n’avais invité que très peu de gens ici, mais aucun n’avait agi comme elle. On avait l’impression qu’elle se sentait chez elle. Je me perdis quelques instants dans la réflexion d’une possible cohabitation, avant de reprendre mes esprits et de me souvenir de ma condition. Je me voyais mal ramener mes proies dans le jardin alors qu’elle était dans la maison. Je réfléchis aux différents alcools que je possédais pendant qu’elle découvrait le salon.

« C’est joli chez toi, j’aime bien le style. Ça ressemble un peu à ce que j’avais à Volucité, mais en beaucoup plus grand… et en mieux rangé ! »

Je n’avais rien changé depuis que mes parents étaient morts. A part la télévision, qui me permettait de suivre l’actualité pour être sûre que l’on ne parlait pas de moi. J’imaginais un instant son appartement à Volucité, je le voyais médiocre, dans une rue mal famée. Surement la vision que tous les gens des petites villes avaient des grandes villes.

« Merci, je n’ai pas fait grand-chose pour la décoration. C’était la maison de mes parents. »

Je me dirigeai vers le meuble où je rangeais les bouteilles et les verres, l’ouvrir et lui proposa de choisir elle-même.

« Viens voir ce que tu veux prendre. »

Elle se leva et vint près de moi, je sentis son odeur qui m’enveloppait. Je restai fixée sur son tatouage, il descendait doucement son épaule vers son bras. Je sentis ma main se rapprocher et mes instincts se réveiller. Il ne fallait pas que je boive trop sinon je risquais de perdre le contrôle, elle me faisait perdre le contrôle. Accroupie, elle releva la tête vers moi après avoir examiné les bouteilles.

« Tu peux prendre ce que tu veux. Je ne bois pas très souvent. »

Je plongeais mon regard dans le sien, et voyais son décolleté en arrière-plan. Cette fille était vraiment très belle. Je n’avais quasi eu aucune vie amoureuse, j’avais parfois profité d’une chasse, mais cela finissait toujours par des moments peu romantiques. Je ne savais même pas si j’étais capable d’aimer quelqu’un, si la part humaine en moi était encore assez grande pour que je ne voie pas toutes personnes comme une proie. Mes envies de violences risquaient toujours de prendre le pas sur ma gentillesse apparente.

« Heum… Je vais prendre du Whisky, je peux ? »
« Sers-toi. dis-je en serrant les dents et en m’éloignant d’elle. Tu veux des glaçons ? »
« Oui, si tu en as. »

Je m’éclipsai pour aller chercher la glace. Je ris de moi, cela faisait tellement longtemps que je n’avais plus de contact avec des humains que j’avais une fille que je connaissais depuis quelques heures dans mon salon et je pensais déjà à la marier... ou à la dévorer.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyJeu 16 Aoû 2012 - 13:06

J’attendis sagement Malicia en étant assise à mon aise. Je n’étais pas du genre à me formaliser, et apparemment elle non plus. Cela me convenait.
Lorsque je soulignai sa déco, la jeune femme m’expliqua que ce n’était pas la sienne mais celle de ses parents. Je savais qu’ils étaient décédés, et j’espérai d’un coup que je ne lui avais pas rappelé de mauvais souvenirs par mégarde. Je la regardai, mais elle ne semblait marquer aucun sentiment sur le visage – de ce que je pouvais en voir. Visiblement, le temps avait fait son travail, et elle ne les regrettait pas. Je faillis lui présenter mes excuses, mais je me retins pour ne pas m’éterniser sur le sujet.

Elle m’invita ensuite à choisir l’alcool que je souhaitais. Merveilleuse idée qu’elle avait eue là ! Je me levai d’un coup et la rejoint près d’un meuble en bas duquel se trouvaient quelques bouteilles. Certaines étaient très entamées, d’autres très peu. Il y avait des alcools vieux de plusieurs années. Je m’abaissai et posai un genou à terre pour mieux voir. Après quelques instants durant lesquels j’avais fureté dans l’armoire, je réalisai que Malicia, elle, ne regardait pas. D’instinct, je relevai le visage vers elle, et je vis qu’elle me regardait d’un air un peu étrange, qui s’estompa dès que mon regard s’approcha du sien.


    - Tu peux prendre ce que tu veux. Je ne bois pas très souvent.

Me lança-t-elle tout en me fixant. Je faillis lui répondre quelque chose mais ses yeux plongèrent dans les miens. D’un coup, cette même sensation m’envahit. Je fus troublée, comme hypnotisée. Je n’arrivai pas à décrocher mon regard du sien. Je me forçai à cligner des yeux pour enfin quitter cette emprise, et, reprenant mes esprits, je réalisai alors qu’elle regardait un peu plus bas que mon visage.
Je replongeai vers les bouteilles tout en souriant discrètement. Si mes instincts ne me trompaient pas, je lui plaisais. Et cela m’enchantait !


    « Hum… », j’eus du mal à me concentrer, « Je vais prendre du Whisky, je peux ? »

J’avais envie de faire la fête, apparemment !
Malicia m’invita à me servir mais sa voix eut un timbre un peu lourd. Je voulus la regarder pour voir si elle allait bien, mais elle s’était déjà écartée en me proposant des glaçons.


    « Oui, si tu en as ! »

Je me relevai avec la bouteille dont je servis un verre devant moi en retournant m’asseoir. Ce doux nectar n’avait pas été touché depuis longtemps, et c’était dommage. Pour une fille d’alcoolique ex-serveuse, c’était du gâchis ! Mais je n’allais pas embêter Malicia avec mes principes de future vieille fille dévorée par l’alcool.
Me sentant seule dans cette grande pièce, je parlai un peu plus fort pour que la jeune femme m’entende de la cuisine.

    « C’est pas plus mal de ne pas boire souvent ! Mon ivrogne de père me disait toujours ‘Le plus dur, c’est le premier verre !’, et c’est en suivant ses principes que j’ai fini aux urgences à 13 ans pour coma éthylique ! »


Je ris légèrement. Quel souvenir idiot. Quel père idiot, en fait.

    « Enfin maintenant je tiens mieux l’alcool, heureusement… »

J’avais parlé un peu moins fort, je ne savais pas si elle m’avait entendue. Je me demandai ensuite pourquoi elle mettait autant de temps pour prendre des glaçons. Peut-être était-elle en train de les faire ? Même si je paraissais à l’aise, je ne voulais pas la déranger.

    « Si tu n’as pas de glace, ce n’est pas grave ! »

Tandis que je lançais cette phrase, je la vis revenir. Sans y réfléchir, je lui souris. Elle mit deux glaçons dans mon verre, dont je sirotai une gorgée. La texture chaude et épaisse de l’alcool me donna quelques difficultés à avaler. Cette bouteille avait trainé, et son contenu en était devenu assez convaincant.

    « La première gorgée ! », dis-je en riant de moi-même. « Il est excellent. Mais ‘faut pas que j’en abuse sinon je vais rouler sous la table… »

Je pris une autre gorgée et songeai à l’idiotie de me bourrer ici même. Malicia me verrait d’un drôle d’œil. Avec ce Whisky pourtant, il ne me faudrait que deux verres pour commencer à faire des bêtises…
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyJeu 23 Aoû 2012 - 18:27

Je l'imaginais sous la table... Puis me repris. Elle disait ça mais elle avait l’air d’avoir l’habitude de boire, et à première vue c’était de famille. Je ne pensais pas que sa mère buvait, mais son père buvait peut-être pour deux. Elle avait dit qu’il était marin, je me l’imaginais sur l’avant de son bateau, une bouteille à la main. Cliché, hyper cliché. Je sentais qu’elle avait une certaine animosité contre lui, elle, qui n’avait que lui comme parent.

Avait-elle au moins connu sa mère ? Assez pour s’en souvenir ? En avait-elle voulu à son père de ne pas l’avoir connue avant sa mort ? J’espérais que ce n’était pas le cas, je ne pouvais pas m’attacher à elle, et l’entendre parler de sa regrettée mère en sachant ce que j’avais fait.

Sa mère m’avait plu, elle n’avait forcément pas le même style, ni le même âge que Nami. Mais elle avait un charme qui lui était propre, et cette odeur qui m’avait envoutée. Elle était intelligente, aventurière, même trop… Je pensais au fait que si Nami l’apprenait elle ne me verrait plus de la même manière. Je n’en avais jamais parlé à personne, forcément… Et j’espérais que Atsuna en avait fait de même. Je pense que si ça c’était su, la police aurait été à ma porte dès qu’ils s’étaient rendu compte qu’elle avait disparu. La jungle voisine m’avait bien aidé à ne pas être soupçonné de quoi que ce soit. Il faudrait que j’aille faire un tour chez Atsuna, chez Nami maintenant, pour vérifier qu’elle n’avait rien noté, mais Khan risquait de me poser problème. Lorsque j’étais chez elle, il avait une façon d’aboyer au moindre de mes mouvements qui était très agaçante, et surtout très peu discrète. Mais si la soirée avec Nami se passait bien, je pourrais peut-être être invitée dans la demeure de ce cabot et ne plus craindre d’être découverte.

Je profitai qu’elle eu vidé son verre pour le remplir rapidement.

" Comme tu le vois il a eu le temps de murir. Alors comme ça ton père abusait du whisky ? " Dis-je sur un ton détendu.

Je ne voulais pas que la discussion finisse en une crise de larme. Même si Nami n’avait pas l’air d’être ce genre de fille, elle en restait une et certain sujet font monter les larmes sans qu’on le décide. Même si moi je n’avais plus pleuré depuis très longtemps…
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyJeu 23 Aoû 2012 - 21:00

Comme je le pensais, ce doux nectar m’enivrait la tête. À peine avais-je avalé sans cracher la première gorgée que j’avais déjà fini le verre entier. Il était délicieux, j’en avais rarement goûté de pareil. J’étais une connaisseuse, dans le domaine, malgré moi d’ailleurs. Mais le plus impressionnant fut que Malicia me resservit aussi vite. Je la regardai avec des yeux un peu suspicieux, voulait-elle me faire boire ? Me faire rouler sous la table ? Et pourquoi pas, elle se sentirait peut-être plus en confiance. Puis, je me connaissais, et je savais que je n’avais pas l’alcool mauvais.

La tête déjà chancelante, je commençai le second verre.


    - Comme tu le vois, il a eu le temps de mûrir. Alors comme ça ton père abusait du whisky ?

Je souris. Je bus encore. L’alcool faisait son effet sur mes sentiments les plus profonds, et les rendait brumeux. Ce n’était pas pour rien que je picolais tous les soirs à une époque, de cette façon je n’avais plus mal. Je regardai Malicia, puis mon verre.

    « Comment as-tu deviné ? »

Je souris à nouveau, les yeux plongés dans le liquide rempli de glaçons.

    « Disons qu’après que ma mère soit partie, il a… dérivé, enfin, sombré plutôt. Puis à force, il est devenu violent, et je l’ai quitté… Enfin, ce que je veux dire c’est que je l’évitais même si on vivait légalement ensemble. »

Je cherchais mes mots, ma tête se mit à tourner légèrement. Ce que j’étais en train de faire était idiot, surtout vis-à-vis du fait que Malicia ne buvait pas. Pourquoi d’ailleurs ? Ah, c’était une question que j’aurais tout le temps de lui poser une autre fois. En grande bavarde que j’étais une fois alcoolisée, je continuai sur ma lancée.

    « Quand j’ai eu 18 ans, le jour pile de mon anniversaire, il s’est tiré une balle dans la tête. »

Dis-je froidement, en faisant le mouvement d’une arme à feu avec deux doigts contre ma tempe, pousse relevé.

    « Bah c’était pas plus mal. Tout ce que je peux lui reprocher maintenant, c’est de m’avoir passé sa génétique alcoolique. Enfin note, ça vient peut-être aussi d’Atsuna, j’en sais rien. »

Je finis mon verre d’un coup, savourant une nouvelle fois le goût du Whisky qu’il contenait. Je souris, réalisant que je ne savais rien du tout de ma mère. J’avais du temps pour tout apprendre d’elle, maintenant…
Malgré le fait que j’étais éméchée, je gardais heureusement mes moyens. Au-delà de quelques bredouillages, je parvenais à paraître normale.


    « Elle est partie juste après ma naissance et mon père m’avait dit qu’elle était morte dans un accident, alors tu vois je connais rien d’elle, du tout. Pour dire, j’ai su son nom en voyant son acte de décès il y a quelques jours ! »

Je ris légèrement, la situation devait paraître tellement triste vue de l’extérieur. Moi, je m’y étais faite, la mort de ma mère avait toujours été présente à mon esprit, elle était réellement morte depuis, c’est tout. Alors oui, bien sûr, j’avais eu envie de tout envoyer en l’air, mais ensuite, j’étais passée à autre chose. Je mourrais juste d’envie d’apprendre à la connaître, à savoir qui elle était, mais dans l’instant, révéler tout ça ne me faisait ni chaud ni froid.

Songeant au fait que je parlais trop, et pour éviter de partir dans un monologue ivre, je lançai :


    « Il est top ce Whisky ! C’est dommage que tu n’en profites pas plus. »

Je me dis alors que moi, si j’avais eu une bouteille de Whisky même toute nouvelle, je n’aurais jamais eu la patience de le laisser trainer pour qu’il devienne meilleur. J’étais peut-être un peu alcoolique, au fond…

Je regardai Malicia – en évitant bien sûr de croiser son regard, même si je savais que je ne tiendrais plus longtemps – et j’essayai d’analyser encore son visage pour savoir qui elle était.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyDim 30 Sep 2012 - 18:58

« Il est top ce Whisky ! C’est dommage que tu n’en profites pas plus. » Me dit-elle.

Elle évitait mon regard et j’espérais que cette habitude lui passerait avec le temps. Elle semblait déjà avoir le regard brumeux, mais tant qu’elle ne s’endormait pas cela ne me posait aucun problème.

« Je n’aime pas trop l’alcool. Je te le laisse ! » lui dis-je.

Elle avait l’air de ne pas avoir eu une vie facile, en même temps qui peut s’en vanter ? Je n’allais pas lui expliquer mon enfance dans le détail, mais je préparai déjà mentalement les éléments à citer et ceux qu’il valait mieux taire. A l’écouter parler comme cela d’Atsuna, je me sentis comme obligée de lui parler d’elle. Bien que Nami ne connaisse pas les relations que j’entretenais avec sa mère, ma propre connaissance des faits m’influençait. Je ne comprenais pas pourquoi Atsuna l’avait abandonnée comme ça, elle ne m’avait même jamais parlé d’elle, et pourtant elle lui avait tout laissé. Je repensais au fait que je devais me méfier des informations qu’elle avait pu laisser derrière elle me concernant.

« J’ai un peu connu ta mère. » lui dis-je.

Elle me regarda droit dans les yeux, avec un intérêt brumeux. Je ne savais pas quoi lui dire de plus. Sa mère avait toujours été ma voisine, de ce que je me souvenais en tout cas. Mais notre intérêt l’une pour l’autre avait été plus loin que le simple bonjour réglementaire entre voisine. Elle me recherchait en tant que bête, et je la recherchais en tant que chasseuse de bête. À cause de Khan elle m’avait aperçue dans son jardin. Je m’étais alors rapproché d’elle, de jour. Nous avions discuté quelques soirées.

« Je pense qu’elle a toujours été ma voisine, en tout cas je ne me souviens de personne d’autre dans cette maison… A part toi bien sûr. Je ne me souviens pas par contre de la relation qu’entretenaient mes parents avec elle. Je suis allé chez elle deux ou trois fois. »

Je commençais à me sentir responsable des informations à lui transmettre sur sa mère, je me dis que je pouvais au moins faire ça. Mais je ne pouvais pas tout lui dire. Elle me plaisait et je ne pouvais risquer qu’elle me voie tel qu’Atsuna m’avait vue…
Je voyais dans son regard que malgré l'alcool, elle était intéressé et concentré sur ce que je disais. Je me demandais si elle voulait des détails sur ses activités, sur son mode de vie ou encore sur elle en générale. Je lui souris légèrement et attendit qu'elle reprenne la parole pour ne rien dire qu'elle n'aurait pas voulu entendre.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyLun 1 Oct 2012 - 20:31

Sans vraiment y réfléchir, je me resservis un petit verre. Elle venait de me dire qu’elle ne buvait pas, alors pourquoi m’en priver ? Ah, mes idées étaient hasardeuses, mais au moins, je n’avais plus aucune gêne. Je me demandai pourquoi elle tenait de si bonnes bouteilles si elle ne comptait jamais en profiter ? Enfin, ce n’était pas vraiment le sujet. Ce qu’elle me dit après rappela ma concentration au premier-plan.

    - J’ai un peu connu ta mère.

Elle avait dit ça d’un air si naturel que, malgré moi, j’eus envie de rigoler. Je me contentai de la regarder dans les yeux, que je fuis quelques secondes plus tard. Elle l’avait connue, alors, comme je m’en doutais. Mille questions m’envahirent. Qu’est-ce qu’elle savait d’elle ? Qui était-elle pour elle ? Et vice-versa ? Malicia me paraissait jeune pour être vraiment proche de ma mère, mais je ne pouvais pas le jurer, après tout.
Elle continua avant que je ne prenne le temps de dire quoi que ce soit.


    - Je pense qu’elle a toujours été ma voisine, en tout cas, je ne me souviens de personne d’autre dans cette maison… À part toi, bien sûr. Je ne me souviens pas, par contre, de la relation qu’entretenaient mes parents avec elle. Je suis allée chez elle deux ou trois fois.

Je bus encore. C’était presqu’un réflex. Je la regardai. Je brûlais de plonger au fond de son regard pour qu’elle m’en dise plus. J’avais envie de connaître Atsuna, bien sûr, de savoir qui elle était, ce qu’elle aimait et faisait. Mais ce n’était pas ma priorité dans l’instant. Je venais d’arriver en ville, j’aurais tout le temps d’apprendre à la connaître, en particulier grâce au fait que je vivais dans ses anciennes affaires. Eh puis, Nina s’en ferait une joie. Mais peut-être Malicia savait-elle des choses que mon autre voisine ne connaissait pas ?
Je souris. Elle non plus n’avait pas tellement connu ses parents. Est-ce qu’ils lui manquaient ? Sa vie n’avait pas dû être des plus réjouissantes, en y repensant. Nous avions un point commun, en quelques sortes.

Je m’évadais un peu dans des pensées brumeuses, sans perdre la jeune femme du regard, lorsque je la vis sourire. Elle avait une expression qui me plaisait beaucoup, et, malgré moi, je me concentrai sur ses lèvres. J’eus envie de m’en approcher, mais avant d’en arriver là, je secouai légèrement la tête et replonger dans mon verre, dont je bus une gorgée.


    « J’aimerais, tu sais, savoir des trucs sur elle. Mais pas tout de suite. Enfin je veux dire, je viens d’arriver, et je n’ai que sa mort en tête depuis plusieurs jours. Alors, oui, je me pose plein de questions. Nina, la voisine un peu plus loin, elle m’a dit que je lui ressemblais beaucoup. J’ai vu des photos, c’est pas tout à fait faux, même si, je n’ai pas… enfin, cette espèce de maturité. Peut-être dans quelques années. »

Je souris en soupirant doucement, tout en secouant délicatement mon verre pour en faire tourner les glaçons. Je cherchais un peu trop mes mots, cela m’agaçait. Je n’avais pas l’habitude de boire seule, et je n’aimais pas qu’on réalise mon taux d’alcoolémie. Enfin, Malicia, elle, semblait se détendre. Peut-être aimait-elle abuser des jeunes filles ? Je souris à nouveau à mes bêtises. Je la regardai un court instant.

    « Mais je sais… qu’il y a des choses que je ne saurai jamais. Je peux savoir sur quoi elle travaillait ou ce qu’elle aimait manger mais… Bah tiens, par exemple ! Est-ce qu’elle avait des tatouages ? Moi j’adore, j’en ai plusieurs, mais elle ? Je veux dire, elle en avait peut-être cachés à l’abri des regards indiscrets et que personne ne le saura jamais ! »

Je ris doucement. Je voyais mal ma propre mère avec un tatouage sur les fesses, mais pourquoi pas ? Eh puis, même si je l’avais connue, je ne l’aurais sans doute pas su. Je n’étais pas du genre à considérer une « maman » comme une « meilleure amie », mais peut-être était-ce parce que je ne l’avais jamais connue.

J’eus envie de poser des questions sur son passé, ses parents, à Malicia. Mais je m’en retins, je ne voulais pas lui ramener de mauvais souvenirs à l’esprit. Elle ne voudrait sans doute pas en parler.
J’avalai le reste de mon verre d’un coup. J’étais bien, là. J’étais à l’aise, j’étais sereine. Je regardai Malicia en souriant. Et je mordillai le bout de ma langue – discrètement je l’espérais – pour arrêter les idées peu avouables qui me passaient par la tête…
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyVen 7 Déc 2012 - 21:23

« Mais je sais… qu’il y a des choses que je ne saurai jamais. Je peux savoir sur quoi elle travaillait ou ce qu’elle aimait manger mais… Bah tiens, par exemple ! Est-ce qu’elle avait des tatouages ? Moi j’adore, j’en ai plusieurs, mais elle ? Je veux dire, elle en avait peut-être cachés à l’abri des regards indiscrets et que personne ne le saura jamais ! »

Je voyais bien qu'Atsuna était un sujet qui l'intéressait et en même temps l'effrayait. Cette phrase me fis immédiatement penser au tatouage qu'elle avait. Je préférais ceux de Nami, plus assumé et complet. Atsuna avait une petit tâche noire qui datait d'une époque lointaine sur la hanche. Si elle avait eu 30 ans de moins lorsque je l'avais vu j'aurais presque penser à un tatouage venant d'un chewing-gum.

" Ta mère avait un petit tatouage sur l'aine, mais c'était tout, à ce que je sache. " Lui dis-je

Je vis son étonnement je ne savais pas si c'était d'imaginer sa mère avec un tatouage ou du fait que j'étais au courant. Je voulais lui montrer que ce n'était pas des paroles en l'air, qu'elle pouvait me poser des questions sur sa mère et que je saurais surement y répondre. J'avais vraiment l'impression que je le lui devais...

" Je vois que tu aimes mon wisky ! " lui fis-je remarquer. J'étais contente qu'elle en profite, et je lui faisais confiance pour savoir quel dose elle ne devait pas dépasser pour ne pas finir la soirée dans mes toilettes.

" Allez soyons fou, je vais prendre un verre aussi ! " Je me leva et pris un verre dans l'armoire et me servis un petit fond. Elle me sourit et je vis qu'elle était soulagée que je boive aussi. Je me rassi un peu plus près d'elle, je croisai les jambes et l'effleurais avec mon genoux.

" Si moi je roule sous la table au moins j'ai une excuse : je ne bois pas souvent ! " Elle rit, et tous mes sens se concentrèrent sur elle. Il commençait à faire nuit maintenant, je ne savais pas si elle avait un couvre feu, mais elle n'avait pas l'air d'être le genre de personne à aller dormir avec le soleil. En tout cas je l’espérais, pour moi la nuit ne faisait que commencer.

" Alors comme ça ma mère avait un tatouage ? Je n'en reviens pas, c'est de famille en fait ! " dit-elle.

" Rien de comparable aux tiens, il était minuscule en comparaison. C'était ce genre de tatouage que l'on fait lorsque l'on est jeune et influençable. Les tiens ne montre pas du tout ça, où alors tu était très très influençable. " Je penchais la tête pour regarder son tatouage sur l'épaule de haut en bas.

" Je peux ? " lui dis-je en tendant ma main vers son tatouage.
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MessageSujet: Re: The Beginning Music [PV Malicia]   The Beginning Music [PV Malicia] EmptyMar 11 Déc 2012 - 20:40

    - Ta mère avait un petit tatouage sur l’aine, mais c’était tout, à ce que je sache.

Malgré moi, je la fixai avec sûrement ce bref air de surprise. J’étais assez étonnée. D’abord, parce que ma mère, qu’on m’avait décrite comme une brillante chercheuse en biologie, le type de femme toujours très propre sur elle, avec des lunettes et des cheveux bien lissés, avait un tatouage à cet endroit. Et surtout parce que Malicia le connaissait. C’était pourtant une zone plutôt… intime, peu visible en général. J’en savais quelque chose pour celui qui me descendait de l’aine sur la cuisse. Je regardai mon verre et je souris. Je ne sus pas quoi répondre sur le moment, j’essayais d’imaginer Atsuna avec un tatouage, et cela m’était difficile.

Malicia se leva et se servit un verre, après avoir souligné que j’aimais son Whisky, ce qui afficha une petite mimique de gêne sur mon visage. Elle vint se rasseoir en frôlant ma jambe, mes poumons réagirent par un petit sursaut agréable. Mes questionnements s’estompèrent et je souris franchement. Enfin ! Elle buvait un peu, et j’arrêtais de passer pour l’alcoolo de service. J’avais toujours utilisé l’alcool comme arme, à la fois contre mes doutes, et aussi contre mon manque de confiance en moi. Tout devenait moins « prise de tête » devant un verre. Mais quand mon interlocuteur – interlocutrice, en général – ne buvait pas, c’était moins agréable à mon goût. La quantité ridicule qu’elle se servit me fit esquisser un sourire en coin. Elle ne voulait vraiment pas perdre le contrôle.


    - Si moi je roule sous la table, au moins, j’ai une excuse : je ne bois pas souvent !

Je ris, je l’imaginai rouler sous la table. Mmh… Non, il valait mieux que j’évacue cette idée. Je tournai le regard discrètement et vit la fenêtre. La nuit tombait. Ma première vraie nuit ici, après celle de l’hôtel dont je ne me souvenais même pas tellement la soirée avait été imbibée. Bref. Et je la commençais avec Malicia. Mais où est-ce que tout cela allait nous mener ? Je préférai éviter d’envisager toutes les possibilités. Et surtout, je changeai de sujet – ou presque :

    « Alors comme ça, ma mère avait un tatouage ? Je n’en reviens pas, c’est de famille en fait ! »

Je repensai brièvement à l’horrible tatouage de mon père. Le genre type du marin, la belle grosse ancre complètement passée sur le bras droit, le truc bien moche et ridicule. C’était peut-être de famille, mais je m’étais quand même trouvé mon propre style…

    - Rien de comparable aux tiens, il était minuscule en comparaison. C’était ce genre de tatouage que l’on fait lorsque l’on est jeune et influençable. Les tiens ne montrent pas du tout ça, ou alors, tu étais très, très influençable.
    « Très influençable, sans doute pour le premier, mais pas pour les autres… ! »


Je souris et je la vis lorgner celui que j’avais sur l’épaule. Ce tribal avait été l’un des plus longs à finir, il démarrait sur le bras, remontant sur l’épaule et le cou, puis redescendait sur l’omoplate et le haut du sein droit. Un mal de chien, mais j’avais toujours adoré le résultat. Et vu que ma garde-robe était composée d’une majorité de débardeurs, celui-là était le plus intéressant. Malicia suivit le mouvement du tribal du regard, je la fixai légèrement. Puis elle avança sa main vers mon épaule.

    - Je peux ?
    « Bien sûr, vas-y ! Touche ce que tu veux. »

Échappé. C’était le seul mot qui traversa mon esprit quand je resongeai à cette phrase, elle m’avait échappé… J’évitai de croiser le regard de Malicia, que je vis malgré tout esquisser un petit sourire. Elle avança sa main vers moi, et je sentis une chaleur s’en émaner. Elle dégageait une telle énergie, une telle puissance. Mais ses doigts se posèrent sur les courbes du tribal avec délicatesse. Mon corps réagit malgré moi, et je frissonnai. Elle s’amusa à suivre les traits, à vagabonder sur mon bras, mon épaule… mon cou. J’évitai de la regarder et je me mordillai la lèvre inférieure. Il était très difficile de résister. Elle m’attirait, physiquement. D’ordinaire je ne doutais pas, mais là… Elle était ma voisine, qui plus est peut-être hétéro – après tout, un gaydar ne parait plus si infaillible face à une fille si « force nature » – et surtout, j’étais alcoolisée et elle pas. Mais malgré tout, je sentis mon corps frémir, des frissons remonter de mon ventre jusqu’à ma gorge serrée.

Je sentis la chaleur de ses doigts descendre, toujours en suivant le dessin, vers ma poitrine. J’avais gardé le souffle coupé jusque là, mais je débloquai d’un coup, et je la fixai. Elle me regarda également, et sans que je le veuille, mon regard gris plongea dans le sien. C’était la première fois que je me perdais ainsi dans ses yeux. Ses iris étaient d’un rouge vif, presque flamboyant, à la fois terrifiant et hypnotisant. Je ne pouvais pas m’en décoller, j’étais, pour ainsi dire, piégée. Elle avait ce regard magnifique, magique, qu’on ne voit jamais. Je déglutis et passai ma langue sur mes lèvres. J’étais obnubilée par son regard, tandis que je sentis toujours son contact contre ma poitrine. Ma respiration s’accéléra, je ne compris pas bien ce qu’il était en train de passer. Je sentis mes membres se raidir. Que ce soit ma volonté ou autre chose, je ne réalisai pas non plus que j’avais approché dangereusement mon visage du sien, mes lèvres des siennes. Je regardai sa bouche. Je voulais l’embrasser, plus que quelques centimètres et… Ma respiration sursauta, un éclair de conscience ? Je sentis son souffle glisser sur mes lèvres. Mon corps trembla nerveusement. Je la regardai dans les yeux, et m’y perdis à nouveau… Que voulait-elle de moi ?

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